Les Antilles françcaises peuvent se faire du souci. Un silence pesant règne en effet sur place et en métropole depuis les grandes révélations des pollutions massives aux pesticides. Et ce n'est pas de bonne augure à quelques semaines du début de la grande saison touristique. Car les touristes peuvent se poser légitimement des questions quant à la sécurité alimentaire et sanitaire en général. Et personne, étrangement, n'y répond.
La politique de l'autruche n'est pas bonne conseillère en communication de crise. Ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire semblent désormais une stratégie d'un autre âge. Aujourd'hui, les populations sont en quête d'éthique, de transparence et de responsabilité. Elle veulent savoir si elles peuvent consommer de l'eau, des oeufs, du boudin, des acras et du soleil en toute sécurité. Sans risque de cancer de la prostate ou de contamination foetale pour les femmes enceintes. Il y a un besoin de savoir qui, s'il n'est pas satisfait, se transformera inévitablement en rejet profond et en... désintérêt général.
Dès aujourd'hui, il faudrait communiquer tant en termes rationalistes qu'en termes symboliques. Tant en termes de santé publique qu'en termes de solidarité nationale. Or le vide actuel est sidérant.
Ce qui peut faire redouter une autre crise. Celle d'identité. Quand les habitants des îles nous reprocheront bientôt de les avoir abandonnés et... contaminés.
Jean-Paul BUSNEL
Crédit photo : lesantilles.net
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