L’humour corrézien a bon dos. Surtout lorsque l’on redit tout haut et tout fort ce que l’on prononce tout bas quelques instants plus tôt. Or Jacques Chirac est tout sauf un imprudent, tout sauf un inconscient, tout sauf un vieillard sénile. L’ancien Président de la République a voulu donner le « dernier » coup de pied à l’âne, samedi, à Sarran, en Corrèze. Il a ainsi bien volontairement indiqué trois choses : d’abord qu’il ne votera pas Sarkozy en 2012, puis qu’il appelait toujours Alain Juppé, décidemment « le meilleur d’entre nous » , à avoir plus d’ambitions, et, enfin, qu’il considérait François Hollande comme « le meilleur d’entre eux », parlant des socialistes.
Nicolas Sarkozy appréciera ce dernier tour de piste.
Cette déclaration « assassine » laisse en tout cas présager une campagne électorale du même style. Avec des petites déclarations et des grandes accusations. Certes comme à l’habitude, mais avec en plus, cette année, des suspicions de turpitudes, de conflits d’intérêts, de mœurs débridés et de comportements scandaleux. Entre un procès DSK et des révélations à la « Luc Ferry ».
La République semble périodiquement découvrir avec stupeur que ses élus ne sont pas au-dessus de tout soupçons et qu’ils sont capables de se « manger entre eux ». Ce n’est pourtant pas nouveau, mais c’est tristement permanent. A droite comme à gauche. Et rien, vraiment rien ne permet d’entrevoir un changement. Car le métier politique est tellement source d’enrichissement qu’aucun politique ne songera un jour à le réformer. Il suffit seulement d’attendre son tour. Et tant pis pour les impatients qui n'ont pas d'humour. Ils risquent alors, comme Nicolas Sarkozy, de ne faire qu’un petit tour et puis…..
Jean-Paul Busnel