Nicolas Sarkozy a mille fois raison quand il demande aux présidents des clubs de football de prendre leurs responsabilités pour interdire les stades à leurs spectateurs les plus violents. Il est en effet devenu « insupportable » que l’on appelle encore « supporteurs » ces hordes sauvages et rivales qui déboulent d’un ville à l’autre, n’en finissent plus de crier insultes et jurons dans les rues comme dans les gradins, multiplient les provocations sur les parkings et cassent tout sur leur passage. Peu importe qu’ils s’affublent de surnoms guerriers, qu’ils portent tee-shirts et calicots, qu’ils soient de la porte d’Auteuil ou de Boulogne et qu’ils se réclament de l’OM ou du PSG. Ce ne sont que prétendus sportifs déguisés et supporteurs niveau zéro. Leurs soirées foot ne sont que prétextes à virées enivrées et débauches d’insanités. Ils ne voient pratiquement rien du match, plus occupés à repérer les sièges à déboulonner ou à arracher qu’à applaudir aux exploits du club auquel ils sont abonnés. Tristes sires, ce sont toujours les mêmes dont on entend parler. Ils viennent principalement de deux villes françaises et ne payent leurs places de stades que pour s’offrir à vil prix un spectacle de castagnes.
En revanche, quand le ministre de l’Intérieur semble espérer résoudre le problème par une loi permettant la dissolution des associations dont les membres deviennent incontrôlables, il se trompe de combat. Car ces associations n’ont, hélas, pas besoin d’être « déclarées » pour tristement exister. Et il ne servirait à rien que les « Mystics » d’hier deviennent les « Mistigrics » de demain. Pour respecter la loi à défaut des terrains.
Si encore ils ne s’en prenaient qu’à eux-mêmes, ce serait moindre mal. Mais quand ils en ont marre de s’auto-insulter, ils pourrissent la vie de tout le monde. Par leur comportement aussi violent qu’imprévisible, ils « interdisent » de fait l’accès des stades aux familles avec enfants. Quand ils ne rackettent pas spectateurs et commerçants... Tous ces fauteurs de troubles sont fichés et repérés, parfois sanctionnés, mais rarement expulsés. Le pire est sans doute qu’ils prennent en otage les tribunes, avec la complicité passive de dirigeants qui les laissent même, parfois, comme à Marseille, gérer l’achat des abonnements.
Les clubs sont donc pleinement et totalement responsables de ces débordements. Ce n’est pas, en effet, parce qu’ils « achètent » les services et renforts de police qu’ils peuvent aussi facilement se dédouaner. En tant qu’organisateurs de spectacle, ils doivent garantir la tranquillité de leurs travées. Et, à défaut, ils doivent être sanctionnés. Car la sécurité devrait aussi être comprise dans le prix du billet. Et, demain, la loi, la seule loi qui mérite d’être votée, serait, en cas de violences, de les obliger à le… rembourser.