Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Information ou Communication
  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
  • Contact

Citation du jour

sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

.

Jean-Jacques ROUSSEAU

Agenda

 

 

Archives

2 mars 2006 4 02 /03 /mars /2006 00:25

Nicolas Sarkozy a mille fois raison quand il demande aux présidents des clubs de football de prendre leurs responsabilités pour interdire les stades à leurs spectateurs les plus violents. Il est en effet devenu « insupportable » que l’on appelle encore « supporteurs » ces hordes sauvages et rivales qui déboulent d’un ville à l’autre, n’en finissent plus de crier insultes et jurons dans les rues comme dans les gradins, multiplient les provocations sur les parkings et cassent tout sur leur passage. Peu importe qu’ils s’affublent de surnoms guerriers, qu’ils portent tee-shirts et calicots, qu’ils soient de la porte d’Auteuil ou de Boulogne et qu’ils se réclament de l’OM ou du PSG. Ce ne sont que prétendus sportifs déguisés et supporteurs niveau zéro. Leurs soirées foot ne sont que prétextes à virées enivrées et débauches d’insanités. Ils ne voient pratiquement rien du match, plus occupés à repérer les sièges à déboulonner ou à arracher qu’à applaudir aux exploits du club auquel ils sont abonnés. Tristes sires, ce sont toujours les mêmes dont on entend parler. Ils viennent principalement de deux villes françaises et ne payent leurs places de stades que pour s’offrir à vil prix un spectacle de castagnes.

En revanche, quand le ministre de l’Intérieur semble espérer résoudre le problème par une loi permettant la dissolution des associations dont les membres deviennent incontrôlables, il se trompe de combat. Car ces associations n’ont, hélas, pas besoin d’être « déclarées » pour tristement exister. Et il ne servirait à rien  que les « Mystics » d’hier deviennent les « Mistigrics » de demain. Pour respecter la loi à défaut des terrains.

Si encore ils ne s’en prenaient qu’à eux-mêmes, ce serait moindre mal. Mais quand ils en ont marre de s’auto-insulter, ils pourrissent la vie de tout le monde. Par leur comportement aussi violent qu’imprévisible, ils « interdisent » de fait l’accès des stades aux familles avec enfants. Quand ils ne rackettent pas spectateurs et commerçants... Tous ces fauteurs de troubles sont fichés et repérés, parfois sanctionnés, mais rarement expulsés. Le pire est sans doute qu’ils prennent en otage les tribunes, avec la complicité passive de dirigeants qui les laissent même, parfois, comme à Marseille, gérer l’achat des abonnements.

Les clubs sont donc pleinement et totalement responsables de ces débordements. Ce n’est pas, en effet, parce qu’ils « achètent » les services et renforts de police qu’ils peuvent aussi facilement se dédouaner. En tant qu’organisateurs de spectacle, ils doivent garantir la tranquillité de leurs travées. Et, à défaut, ils doivent être sanctionnés. Car la sécurité devrait aussi être comprise dans le prix du billet. Et, demain, la loi, la seule loi qui mérite d’être votée, serait, en cas de violences, de les obliger à le… rembourser.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Sarkozy veut tout légiférer sans rien connaître des réalités quotidiennes, en parfait énarque !<br /> La dernière échauffourée entre "supporters" parisiens —dans la région nantaise— trouve son origine dans l'accord donné par le club à ceux d'Auteuil (ou de Boulogne, peu importe) d'introduire des fumigènes dans l'enceinte du Parc des Princes. Dixit la presse parisienne. Il n'y a pas photo, le club parisien et lui seul doit être condamné ! De tels produits sont formellement introduits dans l'enceinte des stades. En fouillant un peu plus dans la vie des clubs, on s'aperçoit vite de collusions inadmissibles... sous couvert des fédérations ! On serait tenté de dire "Mieux vaut un stade plein de hooligans ayant payé leurs places que des tribunes vides", cela évite de poser les questions qui fâchent, notamment financières.<br /> Une chose est certaine. À la fin des années soixante-dix, une forme de violence particulièrement sauvage avait envahi les stades, surtout en Angleterre, aux Pays-Bas et en Allemagne. Déjà le PSG et l'OM se singularisaient dans ce sens en France. Au bout du compte, on avait obtenu la catastrophe du Heysel, un incendie ayant fait des dizaines de victimes en Angleterre et bien d'autres drames moins connus. Un apaisement était alors survenu avec un durcissement extrême des peines appliquées aux fauteurs de troubles. Pourquoi cette remontée de la violence ? Une simple application avec fermeté des lois de l'époque et une moindre tolérance vis-à-vis des fédérations et des clubs assureraient un retour au calme. Mais, cela ne ferait pas le jeu de monsieur Sarkozy qui a surtout besoin de se faire voir en cette période pré-électorale. Il n'a pas encore annoncé qu'il allait karcheriser les tribunes d'Auteuil et de Boulogne, mais cela ne saurait tarder. Avec la nuée de micros autour de lui pour que le message passe bien. Pour le reste, ce ne sera qu'une promesse de plus.
Répondre