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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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Jean-Jacques ROUSSEAU

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 02:29

Un Président de club sportif peut-il, de sa propre autorité, fausser une rencontre du Championnat de France de Ligue 1, léser plus de 40.000 spectateurs payants, et s’ériger ainsi en arbitre non seulement de la sécurité de ses supporteurs, mais aussi de la bonne sérénité des débats sur un stade extérieur ? C’est toute la question soulevée par la décision, hier, de Pape Diouf, président de l’OM, d’envoyer à Paris une équipe de remplaçants, tout en « intimant » aux Marseillais de ne pas faire le déplacement. Car il va sans dire, dans ces conditions, que la rencontre PSG-OM, programmée demain au Parc des Princes, risque de tourner à la mauvaise farce.

La réponse sera sans doute donnée ce matin par la Ligue nationale de football professionnel qui réunit de toute urgence son conseil d’administration. Mais une chose est déjà sûre, ce comportement, quelles que soient les raisons invoquées, est inacceptable. Car il existe des voies de recours gracieux et réglementaires pour les problèmes de places et de supporteurs tout comme existent des autorités pour prendre la responsabilité de la sécurité. Et Pape Diouf, tout Président qu’il est, n’a aucune qualité pour s’y substituer. On peut, certes, estimer que le climat n’est pas des meilleurs pour cette rencontre explosive entre les deux villes. On peut également avoir des doutes sur la bonne disposition des places attribuées aux supporteurs des deux camps dans les tribunes, laissant craindre des incidents. Mais ce n’est pas de la compétence de l’OM ou de son Président. Au mieux, ce dernier peut exiger des mesures de sécurité supplémentaires, porter réclamation pour les places refusées. Au pire, il peut même refuser de jouer et déposer forfait. Mais, en aucun cas, il ne peut s’arroger le droit de transformer une rencontre de championnat en entraînement de décrassage pour son équipe de CFA.

Cette attitude, si elle se confirme, procède d’un manque de respect évident tant pour l’ensemble des spectateurs parisiens, qui ne sont pas tous des hooligans, que pour certains supporteurs marseillais qui, n’étant pas tous encartés ou membres d’un club fétiche, ne pourront se faire rembourser ni leur coupon d’entrée du stade, ni leur billet d’avion. Enfin, voir l’OM s’arroger en donneur de leçons, après avoir déjà tant « donné », et en dernier défenseur du supporteur modèle, après l’avoir déjà maintes fois « démontré » au stade Vélodrome ou ailleurs, a quelque chose d’extraordinaire. Car rien n’est vraiment résolu par ce coup de colère. Et cette manière d’emballer tous les problèmes dans une sorte de mauvaise bouillabaisse laisse poindre, à défaut d’arrière-goût, quelques… arrière-pensées.

 

 

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commentaires

O
Tartuffe ! Lorsque toutes les autorités concernées, y compris la préfecture de police, garantissenet que toutes les mesures de sécurité sont prises, le discours de Pape Diouf est non seulement de mauvaise foi, mais quand il évoque Furiani ou le décès du supporter en 2002 (impossible maintenant que filet et plexiglas protègent la tribune), parfaitement indécent. Lisez à ce sujet un bon article des Cahiers du Foot : http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=2083&PHPSESSID=4a5da9c810180332f91619a48a057a6a
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M
Vous vous demandez si un président de club sportif peut de sa propre autorité prendre la décision d'envoyer une équipe réserve pour un tel sommet... La réponse est oui ! Il reprend à son compte la fumeuse théorie du "principe de précaution" dont nos politiques nous rebattent les oreilles depuis quelques temps déjà. Thiriez a fait un mauvais cinéma à sa sortie de la Ligue. Les journalistes de Canal+ tiraient une "gueule d'enterrement" à l'idée du spectacle de castagne qu'ils ne pourraient commenter et Pierre Blayau fermait le bal des faux-culs en assurant que toutes les précautions avaient été prises depuis trois semaines en concertation avec les autorités policières. Il est vrai qu'il maîtrise si bien ses clubs de supporters qu'ils massacrent tout sur leur passage en rentrant de Nantes où nul bal n'était donné en leur honneur. C'est peut-être là le drame ! Ces nouveaux hooligans veulent "le beurre et l'argent du beurre", en l'occurence, la reconnaissance du titre de supporters et les castagnes des hooligans avec protection policière pour rendre le spectacle plus grandiose. En espérant aussi que C+, comme TF1 au Heysel, saura mettre en valeur leur technique de combat.<br /> Pape Diouf, ne prenant sa décision, veut faire passer le message du ras-le-bol des vrais supporters qui en ont marre de faire le coup de poing alors qu'ils sont venus voir un match et seulement admirer le spectacle. Les Marseillais détestent rester les bras ballants quand on les agresse... et le meilleur moyen d'éviter le pugilat est de les convier à rester à la maison. Et, le match ayant lieu, chacun pourra juger, si des bagarres se déclenchent, de la haute tenue du club parisien sur ses supporters ! Il m'avait semblé entendre dire que le sport était un excellent exutoire aux débordements de la jeunesse. Peut-on encore classer comme un sport le football de haut niveau avec ses joueurs surpayés et ses supporters-hooigans ?
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