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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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Jean-Jacques ROUSSEAU

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18 avril 2006 2 18 /04 /avril /2006 01:01

Comment sauver quelqu’un malgré lui ? C’est désormais tout le challenge des avocats de la défense de Zacarias Moussaoui dans ce procès qui entame sa dernière semaine d’audience en Virginie. Après, le sort de ce jeune Français de 37 ans sera entre les mains du jury. Avec une seule alternative, la mort ou l’enfermement à vie.

Le pire est sans doute que l’on ne parvient pas à ressentir la moindre compassion pour l’accusé. Même si l’on pressent que le « costume » de terroriste patenté dont on l’a affublé est bien trop grand pour lui. Mais Zacarias Moussaoui a tellement forcé le trait qu’il est devenu un symbole d’Al-Qaida sans même que l’on soit sûr qu’il en ait jamais été un instrument. L’homme est en effet une énigme depuis son arrestation en août 2001 dans le Minnesota. Il a multiplié les versions, nié les évidences et, surtout, insulté copieusement les Etats-Unis et la mémoire des 3000 victimes du « 11 septembre ». Il a sans cesse provoqué son tribunal et les témoins depuis ce jour où il a décidé de plaider coupable et de « s’accuser » d’actes de terrorisme, de piraterie aérienne, de destruction d’avions, d’utilisation d’armes de destruction massive, d’assassinat de fonctionnaires américains et de destruction de propriété. Six chefs d’accusation pour celui qui, emprisonné à l’époque des attentats sur le World Trade Center, n’avait pu voir la tragédie qu’à la télé.

Il ne pouvait bien évidemment en être responsable directement. Mais aurait-il pu les éviter s’il avait parlé ? L’accusation le prétend. Sans trop y croire peut-être, mais elle y est encouragée par les insultes continuelles, les aveux « extraordinaires » et l’absence de regrets de celui qui s’afficherait presque comme un fidèle lieutenant d’Oussama Ben Laden. Alors qu’il n’était sans doute qu’un apprenti terroriste raté, en panne de visa et d’idéal, incapable d’apprendre à voler seul malgré 57 heures de cours en Oklahoma et guère plus doué dans sa seconde école de pilotage du Minnesota.

Ses avocats vont sans doute vouloir plaider la démence, la schizophrénie ou la mythomanie, faire entendre des témoins de moralité, venus de France, et raconter sa triste enfance pour tenter de lui donner un brin d’humanité. Mais Zacarias Moussaoui est parti pour tout faire échouer. De peur qu’on le prive encore de cette mort qu’il semble espérer de tout son être. En quête de cette prétendue immortalité qu’il a lue dans les livres ou les bandes dessinées. Désireux d’être au moins un martyr de sa foi, faute d’en avoir été un combattant zélé.

Finalement, compte tenu de la tournure de ce procès, la justice idéale voudrait qu’il soit aussi privé de mourir et condamné à méditer… pour l’éternité.

 

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