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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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29 avril 2006 6 29 /04 /avril /2006 10:29

Le blocage depuis hier du port d’Arcachon, par les marins-pêcheurs, devrait servir de dernier avertissement sans frais pour le gouvernement. Et l’amener à sortir d’une sorte de léthargie incompréhensible en cette période de migrations. Car, pendant que l’Etat temporise, le prix du pétrole à la pompe augmente et n’est pas prêt d’arrêter d’augmenter. C’est sans doute la faute à l’Iran et à la spéculation, mais c’est une réalité que le ministre de l’Economie, Thierry Breton, ne peut se contenter de regarder. Avec un détachement tout personnel et un mépris certain qui conduisent déjà à s’interroger sur sa réelle connaissance des prix sur le terrain.

Quelques « politiques » ont réclamé le recours déjà utilisé à la TIPP flottante. Mais chacun sait désormais que c’est une mauvaise solution car son montant est fixe et ne varie donc pas avec le prix du pétrole. Le ralentissement de la consommation entraînerait même, de ce côté, un réel manque à gagner. Par ailleurs, la TIPP est, depuis cette année, affectée aux collectivités territoriales qui n’ont pas vus leurs charges diminuer. La seule véritable marge de manœuvre de l’Etat, vis-à-vis de l’augmentation du pétrole, se situerait donc au niveau de la TVA à 19,6% pour les particuliers. Mais, de ce côté là, Bruxelles veille et empêche la France de décider d’une éventuelle diminution. Ce qui n’a d’ailleurs, pour l’instant, jamais été envisagé. L’Europe y aurait pourtant tout à gagner.

Reste qu’il va pourtant bien falloir que le gouvernement se réveille un peu. A défaut, il doit se préparer, avec la fin des vacances scolaires, à une nouvelle flambée sociale de grande envergure. Avec blocus routier et maritimes, manifestations des taxis et VRP et colère grandissante des usagers. Car l’économie ne peut supporter, sans frais, cette augmentation sans cesse du baril de brut qui est passé de 10 à 70 dollars en six ans, soit une augmentation de 700%. Faisant certes la richesse des compagnies pétrolières internationales, mais garantissant aussi la pauvreté des croissances nationales. Avec, faute d’une variable d’ajustement sur les prix, concurrence oblige, une répercussion inévitable sur l’emploi.

Alors, deux solutions pourraient être étudiées : fixer un plafond au delà duquel la TVA ne serait plus perçue - on reviendrait à un système déjà connu de blocage des prix - ou bien transférer la fiscalité indirecte des produits pétroliers sur d’autres produits de consommations moins sujets à inflation internationale. Dans les deux cas, c’est toujours à l’Europe de trancher, mais on peut s’étonner qu’aucun grand sommet sur le sujet n’ait été encore décidé. Enfin, une chose est sûre, il faut accélérer la mise en place de produits de substitution. L’Europe n’y est pas opposée, bien au contraire, mais, « curieusement », dans ce domaine, c’est plutôt la France qui traîne… en arrière.

 

 

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