Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Information ou Communication
  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
  • Contact

Citation du jour

sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

.

Jean-Jacques ROUSSEAU

Agenda

 

 

Archives

2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 00:20

La Bolivie est le premier pays à craquer. Mais elle pourrait bien être suivie par d’autres. Car il fallait s’y attendre. L’explosion des prix du pétrole et du gaz, pour de fausses raisons et de vraies spéculations, a plongé les pays pauvres dans une misère noire. Incapables déjà de rembourser leurs dettes, ils voient aujourd’hui leurs économies étranglées jours après jours par des cours mondiaux de l’énergie qui ne correspondent plus à rien. 700% d’augmentation en six ans. Et quand, en plus, ces pays constatent que l’argent de leur sous-sol et de leurs minerais part en liasses de billets sur les comptes de compagnies étrangères, ils s’étranglent d’impuissance et hurlent à l’injustice.

Dès lors, la révolte, hier, de la Bolivie, qui a décidé de nationaliser tous ses gisements d’hydrocarbures, n’est que la suite logique d’années d’exploitations, dans tous les sens du terme, du sol sud-américain. Pour n’avoir pas su ou voulu partager plus tôt les ressources avec les pays qui les hébergent, les compagnies pétrolières, telles Total, Exxon ou BP, pourraient bien tout perdre. En tout cas, elles ne gagneront plus autant désormais dans cette partie du monde, qui, contrairement aux pays du Golfe, n’était pas parvenue jusqu’ici à se protéger. Hier, les soldats boliviens ont pris possession de tous les gisements. L’Etat décidera bientôt des prix et des revenus, se réservant bien sûr la part du lion, ne laissant aux industriels que la part du sous-traitant.

Cette initiative spectaculaire n’est sûrement pas pour déplaire à Hugo Chavez, le président vénézuélien, qui a déjà augmenté les taxes des sociétés d’extraction de gaz, et soutient très largement la proposition de l’Iran d’un « pétrole pour les pays pauvres ».

Elle pourrait aussi donner des idées au Chili, mais également en Afrique, au Nigéria, en Angola, au Congo ou en Guinée équatoriale où les revenus du pétrole sont détournés, avec la complicité des compagnies pétrolières occidentales, sur des comptes bancaires offshores de personnalités politiques corrompues.

Un nouveau partage des richesses est donc en cours. Il s’annonce d’ores et déjà douloureux pour les exploitants sans vergogne des anciennes colonies. Mais désastreux pour tous ceux qui n’ont toujours rien à offrir, ni en surface, ni en sous-sol, et encore moins à… dépenser.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires