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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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12 mai 2006 5 12 /05 /mai /2006 10:05

Dégoûtés, écoeurés, désemparés ! Les Français n’en peuvent plus de découvrir chaque jour, à la Une de l’actualité, les bassesses et petitesses commises par ceux qui les gouvernent. Entre coups bas, coups fourrés et coups tordus, leur coupe est pleine. Entre mensonges par destination, mensonges par omission et dissimulation de la vérité, ils ne sont plus en mesure de faire la différence. Ils se rappellent seulement que, jadis, on leur avait fait le coup du sang contaminé, du Rainbow Warrior, des écoutes de l’Elysée et que, aujourd’hui, on les promène de rumeurs politiques en complots d’Etat, de commissions occultes en fonds suspects et de pratiques d’officines privées en confidences d’agents secrets.

Mais ce qui désespère surtout les Français, c’est de penser qu’ils en ont encore pour un an à subir ces tristes révélations d’un pouvoir décadent. Et que, pendant ce temps, notre pays s’enfoncera encore un peu plus dans les profondeurs des tourments. Les vrais problèmes du temps ne seront pas traités. Le chômage de longue durée s’accentuera. Les problèmes des banlieues ne seront pas réglés. La dette de l’Etat s’agrandira. La réforme des services publics s’évanouira. Bref, tout ce qu’il était urgent d’entreprendre devra encore attendre une année. Tout ce qu’il fallait rénover pour redonner espoir à la société et redorer le blason d’une Nation qui n’en peut plus de courir après son rayonnement passé sera différé. Voire abandonné. Laissant ainsi les plus défavorisés d’entre nous orphelins des promesses d’un avenir meilleur. Plus pauvres qu’hier et moins que demain. Plus désespérés du genre humain.

Hélas, comme lors du dernier septennat socialiste, le sommet de l’Etat est impliqué dans ce bourbier. Tellement plongé au cœur de l’affaire qu’il en est à s’y débattre et à s’y… noyer. Car, malgré dénégations, communiqué de presse de l’Elysée ou de Matignon et grandes déclarations, chacun est désormais convaincu que rien n’a pu se faire vraiment sans qu’il ne soit mis au courant. Même si l’origine de l’affaire Clearstream, une lutte d’intérêts entre vendeurs d’armement, n’est, semble-t-il, pas de son fait.

Mais à qui donc faire confiance maintenant ? Les élites ont menti et les institutions de contrôle n’ont pas fonctionné. Quant à la prétendue « justice », elle s’étale au grand jour, sans recul ni sérénité, sur la foi de documents trouvés, volés ou détournés. Les justiciers avancent « masqués », hors du secret de l’instruction et du contradictoire des prétoires. Péremptoires et sans appel, ni précautions.

Dès lors, Le Parlement assiste comme spectateur horrifié à un combat qui le dépasse. Quant à l’électeur, il attend son heure. Ou, plutôt, il attend son… malheur.

 

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