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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 10:09

C’est un vieux « Clem » tout rouillé, tout ridé, qui s’apprête à entrer en rade de Brest. Sans tambours, ni trompettes. A peine salué par les mouettes et les beaux mariniers. Tout à la fois symbole d’une défaite et d’une déroute avancée. Monstre de métal oublié, rongé par les mers et les procéduriers, monument d’impéritie d’un ministre, de toute une administration, et gouffre de gaspillage pour toute une société.

Jamais, sans doute, dans l’histoire de la marine, un cuirassé n’aura autant porté ces derniers mois, sur presque toutes les mers du monde, l’impuissance d’une nation, le « naufrage » d’un pays. De l’Inde à L’Espagne, en passant par l’Egypte et l’Afrique du sud, la France aura, porte-avion au vent, montré son incurie, son incapacité à traiter d’écologie et à imaginer le retraitement de ses propres « déchets ». « Traînée » en remorque par un remorqueur étranger comme dernière image de l’odyssée d’un navire amianté.

Plus de 12 millions d’euros pour faire des ronds dans l’eau et finir oublié. C’est toute « l‘exception française » qui s’est ainsi donnée en spectacle. Incapable de se réformer et de se remettre en question. Continuellement en guerre contre des moulins à vent et désarmée pour l’éternité.

Demain, le Clemenceau arrivera avec la marée, péniblement, à cinq ou six nœuds, par vent de sud-ouest et mer peu agitée. Il devrait passer le goulet vers 9 heures avant d’être amarré dans le port militaire, à l’abri des regards indiscrets et des protestations de la municipalité. 265 mètres de honte et 52 mètres de large seront désormais bloqués à quai, après avoir représenté plus de 32.000 tonnes de fierté pouvant filer 30 nœuds et quelques risées.

Désormais, si la dernière promesse de Michèle Alliot-Marie est respectée, et, surtout, si cette parole résiste encore à la grande vague des élections, le Clemenceau repartira d’ici deux ans. Pour finir enfin au cimetière des éléphants, cet étrange « paradis blanc » dont on ne parle jamais au milieu des contes et légendes. Entre baie des trépassés et… pays breton.

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