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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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Jean-Jacques ROUSSEAU

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15 mai 2006 1 15 /05 /mai /2006 11:13

Le général Rondot a-t-il été torturé ? A lire les extraits de ses déclarations aux juges dans « Le Monde » de la semaine dernière, puis l’intégralité de son procès-verbal d’audition dans « L’Express » et à les comparer enfin avec son interview paru hier, dans « Le journal du dimanche », le doute n’est plus permis. Notre maître-espion a d’abord été victime d’une machination « à l’insu de son plein gré », puis, entre son interrogatoire et son témoignage d’hier, d’un lavage de cerveau dans la plus pure tradition de nos « services ».

Désormais, à l’entendre, ses écrits sur l’affaire Clearstream, saisis tant à son domicile que dans sa maison de campagne, n’ont pas plus de valeur que du papier mâché. A croire presque qu’ils auraient été rédigés machinalement, lors d’un moment d’égarement. Bref, que les mots « « l’enjeu politique : Nicolas Sarkozy », « Fixation Nicolas Sarkozy », « liens Sarkozy-Dassault », par exemple, n’auraient jamais dû… être interprétés. Et le général d’enfoncer le clou dans le JDD : « il n’a jamais été question d’enquêter sur Nicolas Sarkozy ou sur les autres hommes politiques dont les noms sont apparus sur les listings ». Ce qui revient à dire, en résumant un peu, que le général n’aurait enquêté sur rien, malgré neuf réunions avec Dominique de Villepin, quelques déplacements en Suisse et des centaines de propos manuscrits.

Le général Rondot a reconnu devant les juges qu’il avait menti à son ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie, mais il a laissé entendre dans son interview d’hier qu’il ne s’agissait que de confusions. Pourquoi, alors, après avoir relu sa déposition et persisté, l’avoir signée ? Parce qu’il ne savait pas qu’il pouvait « refuser de le faire ». « Je me suis comporté en citoyen ordinaire, sans faire état de mon grade ou de mes décorations ». Quand pareil dévouement se conjugue avec un tel patriotisme, cela tourne à la nécessaire défense des anciens combattants. On ne peut plus alors parler de naïveté, mais d’héroisme.

Il faut désormais sauver le soldat Rondot ! Qui n’a rien vu, rien dit, rien écrit, ni contredit. Qui aime la France, son Premier ministre et son Président. Qui n’a eu aucun contact avec personne au cours des dernières semaines. Qui est resté muet comme une carpe et sourd comme un résistant.

Bref, le problème n’est plus maintenant de savoir si le général Rondot a été torturé. Mais… par qui ?

 

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