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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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26 novembre 2006 7 26 /11 /novembre /2006 12:08

Plus les jours passent depuis cette « foutue » date de jeudi, plus ses qualités augmentent. Plus les hommes parlent de lui, plus ils expriment le regret de l’avoir si mal connu ou pas assez. Trop souvent catalogué comme un « seigneur » ou comme un gentleman-farmer, ces compliments un peu réducteurs, Philippe Noiret aimait les chevaux, les chaussures, la campagne et les cigares. Oh, ces derniers, ils les voulaient gros. Gros comme lui, gros comme la vie qu’il dévorait à pleine dents, deux fois par jour, et que l’on voudra demain, enterrer, ô sacrilège, sous quelques pelletées de terre au cimetière Montparnasse. Là ou les caveaux sont tout petits, les allées bien étriquées et les cœurs recroquevillés dans un chagrin qui n’en finit pas… de heurter les graviers.

Philippe Noiret n’aimait pas les enterrements qui sont tout autant de défilés d’inélégance que de rassemblements de survivants. La seule qualité qu’il leur reconnaissait, c’est d’offrir à chacun le plaisir de partir en « grandes pompes ». Oui, en grandes pompes, bien cirées, bien luisantes comme cette autre passion qui le dévorait.

Philippe Noiret aimait Victor Hugo et ses semblables. Mais il est mort en « Alexandre » sans avoir toujours vécu en « Bienheureux ». Sans illusions sur la nature humaine, il l’entourait néanmoins de tendresse et de bienveillance. Comme doit le faire tout cancre éternellement reconnaissant aux autres de lui avoir laissé un peu d’espace pour y trouver sa place. Il avait pu alors y poser sa voix grave et veloutée, son image de révolté « dandy », sa nonchalance apparente, ses bretelles colorées, ses petits nœuds raffinés et ses 135 films d’artisan, soit un peu plus de deux par an. Ce qui n’est déjà pas si mal pour un prétendu « roi » fainéant.

Il était de ces hommes que l’on aurait aimé rencontrer. Et, même si l’on ne figure pas dans ses mémoires, qui paraîtront en 2007, l’on se plait de croire que l’inverse aurait été tout aussi vrai.

Quelle panache de laisser ainsi les autres fermer pour soi le livre de toute une… vie !

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commentaires

W
Eh oui on va le regretter, une icone s'en va .
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