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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 08:15

L’information tombe plutôt mal, ou bien, c’est selon. Le jour même où le tribunal correctionnel de Nanterre rend son jugement dans l’affaire de dopage au sein de l’équipe Cofidis, on apprend que Carlos Perreiro était soigné pour « asthme » durant le dernier Tour de France, qu’il a été contrôlé positif deux fois et que près de la moitié des coureurs du peloton bénéficiait d’autorisations à usage thérapeutique. Plus précisément, au moins soixante-cinq cyclistes avaient une ordonnance en bonne et due forme leur permettant d’ingurgiter salbutamol et terbutaline, budésonide et prednisolone ou autre « essence » médicamenteuse au gré de leurs pérégrinations. Bref, ce n’est plus une caravane de coureurs que les spectateurs ont vu passer l’été dernier sur les routes, mais une noria d’éclopés, de rhumatisants et autres bronchiteux chroniques venus chercher convalescence sur la grande Boucle.

L’histoire ne dit pas s’ils ont trouvé la forme au détour d’un lacet, en montagne ou en plaine, mais visiblement la performance leur a tous éclairci les bronches et effacé la mémoire. Nul en tout cas ne s’est plaint ou n’est retourné voir son docteur pour demander nouveaux cachets ou meilleure prescription. Ils ont tout juste été surpris à l’occasion d’un bénin « pipi », un soir de victoire ou de tirage au sort. A croire qu’ils avaient tous, ce jour-là, dépassé la dose prescrite « à l’insu de leur plein gré ».Mais ils ne se rappellent de rien ou ignorent tout.

Cette nouvelle affaire montre bien que le cycliste professionnel ne se nourrit pas seulement d’eau claire. D’aucuns ont sans doute de bonnes raisons de se soigner. Une ampoule par ci, une infection par là. Mais pas au point de se nourrir de molécules. Il y a donc lieu, encore une fois, de s’interroger sur cette visite médicale d’avant-Tour qui délivre des « bon pour la pratique du sport » à des assistés thérapeutiques comme autant de passeports à des immigrants en situation irrégulière. Le tout sous l’œil de caméras et appareils photos complices qui n’en finissent pas de détailler les performances physiques d’individus qui se révèlent plus tard comme autant d’insuffisants respiratoires ou de tuberculeux qui s’ignorent.

Le Tour de France, c’est finalement une sorte de pèlerinage de malades en quête « d’hauteurs ».

Et la morale de cette histoire est que, malheureusement, contrairement à ce que l’on pourrait croire, un coureur cycliste en bonne santé n’a finalement aucune chance de faire… carrière. 

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