Les extrêmes trouvent toujours nourriture dans les périodes de crise. Chacun le sait, mais personne n’y prend garde. Il importe donc de combattre les idées simples qui ne sont, bien souvent, que l’expression simpliste d’arrière-pensées. Car il n’y a pas de solution toute faite qui puisse venir d’un seul homme, si grand soit-il. Qu’il s’appelle de Villepin, Sarkozy, Hollande ou Strauss-Kahn.
La réponse à la crise de société que nous connaissons actuellement ne pourra venir que de la société elle-même par un nouveau contrat d’adhésion populaire.
Tout individu a besoin d’un projet, d’une ambition. Mais le citoyen est en attente. On ne lui sert que des dénonciations. On ne lui propose que des combats ou des exclusions. On ne lui fait que des promesses de vague sécurité. Olivier Duhamel, politologue s’il en est, appelait cela en 1994, déjà, du « populisme ». A l’époque, il disait que le populisme fonctionnait au boniment et que le démocrate devait lui répondre « par l’argument ». C’est toujours vrai. Pourtant Milton Friedman estimait, quant à lui, que le « populisme », né de la révolte californienne des années 70, était un instrument nécessaire de rénovation. Le capitalisme, disait-il, « ne pourra être sauvé et les problèmes sociaux résolus qu’en modifiant radicalement les institutions de l’Etat ». Et, pour lui, nous devons faire en sorte que « le capitalisme repasse sous contrôle populaire, que la classe politique redevienne le censeur et non le complice de la bureaucratie »...
La vérité est sans doute entre les deux. Entre populisme et dirigisme. Car toutes les civilisations ont dû faire appel à l’effort de chacun pour bâtir des pyramides, des cathédrales et des sociétés. Et non l’inverse. Nul ne doit avoir peur d’avancer ou de refaire le monde, pour peu qu’il propose des solutions qui s’appuient sur l’homme et les nouvelles générations. Ce qui devrait finalement conduire tout le monde, les faiseurs de miracle comme les faiseurs d’illusion, les pourvoyeurs de contrats aidés comme les technocrates de la précarité, à revoir leur… copie.