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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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6 mai 2006 6 06 /05 /mai /2006 09:15

La situation serait-elle pire que ce que l’on pouvait imaginer ? On peut le craindre en lisant le rapport des Inspections de l’Education nationale et des Finances sur le temps de présence des enseignants devant les élèves. Ce rapport, en ligne depuis une semaine, sur le site de Bercy, parle notamment des « décharges » de cours, syndicales et autres, dont le coût équivaudrait chaque année à 1,65 milliard d’euros. Mais, plus grave encore qu’un chiffre qui n’effraye plus personne tant les gaspillages sont légions et incommensurables en ce pays gaulois, une telle dépense représente l’équivalent de 12.000 postes d’enseignants à temps plein.

On comprend, dès lors, un peu mieux la discrétion des médias, à l’exception hier du Figaro, sur le sujet. Car en parler, c’est forcément le dénoncer. Et le dénoncer, c’est forcément s’attirer les « foudres » de cette corporation qui brandit le livre des « Droits acquis » comme la sainte Bible d’une saine éducation. Ainsi donc, Claude Allègre avait raison, en son temps, de parler d’un « Mammouth » qu’il fallait dégraisser. Mais, après avoir eu le courage de l’évoquer, il n’a pas eu le soutien espéré pour le réformer. Pourtant, tout lui donnait raison. Le rapport dont on parle aujourd’hui, comme les multiples observations de la Cour des Comptes qui, chaque année, relèvent la gestion « fictive » de ce ministère. Et Gilles de Robien n’est pas mieux armé que l’ancien ministre socialiste. Il a pourtant à sa disposition le volumineux dossier de la Cour des Comptes qui, en 2005, estimait à 97.000 le nombre d’enseignants dispensés… d’enseigner.

Il est temps, également, de mettre un terme définitif à la légende qui voudrait faire croire que 15 heures exercées, pour les agrégés, et 18 heures pour les certifiés, équivaudraient à 50 heures travaillées par semaine, compte tenu des temps de préparations et de corrections. Car on voit mal pourquoi, dans ces conditions, toute cette cohorte d’éducateurs n’aurait pas réclamé le passage aux 35 heures et une nouvelle diminution des horaires. En final, les agrégés n’auraient plus besoin d’aller en cours. Quant aux certifiés, il leur resterait juste trois heures pour aller « bosser ».

Désormais, personne ne peut plus prétendre ignorer que notre système de l’Education Nationale a été perverti et confisqué par quelques-uns. Mais bien malin celui ou ceux qui pourront les déloger de ce pré carré sans révolution. Ils ont su, en effet, pour se protéger, distribuer à la grande masse des enseignants, que l’on veut croire honnête, quelques libéralités bien senties et autres avantages bien acquis. Aujourd’hui, ils vont tenter une nouvelle fois de « noyer le poisson », dénonçant tour à tour la prétendue vision comptable de l’Education, la pédagogie en danger et « la chasse aux économies ». Alors qu’il ne s’agit, avant tout, que de stopper… l’escroquerie.

 

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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 00:02

Les effets d’annonce ont ceci d’effrayant qu’ils sont pris à la lettre. Alors qu’ils ne sont bien souvent que des raccourcis médiatiques destinés à frapper l’opinion ou à la rassurer. Dire ainsi, comme ce fut le cas hier, à la lecture du rapport du Bureau International du Travail (BIT), « que le travail des enfants pourrait bientôt disparaître » relève encore plus, hélas, de l’utopie que du vœu pieux. Affirmer, en prime, que ce travail, « dans ses pires formes, pourrait être éliminé en dix ans » décrédibilise une étude pourtant intéressante. Ce n’est pas, en effet, parce que le nombre d’enfants travaillant dans le monde a reculé de 11% en quatre ans que cette baisse atteindra les 100% en dix ans. L’exploitation des enfants ne répond pas aux lois statistiques ou aux mathématiques. Il est un phénomène de société dans un monde de pauvreté qui n’a rien à voir avec la comptabilité. Et le BIT laisse parfois pantois tous ses interlocuteurs quand il explique le phénomène par une prise de conscience collective et une volonté politique accrue. Même si on le voudrait bien...

Hélas, la baisse de la natalité en Asie explique à elle seule près du quart de la baisse totale de l’activité enfantine. Par ailleurs, toutes les ONG savent que le travail des enfants, s’il est certes moins visible, n’a pas vraiment diminué. Toujours aussi difficile à recenser, il est aujourd’hui beaucoup « mieux » caché. C’est tout autant une question de survie qu’une question d’éducation. Enfin, la situation aurait tendance à empirer en Afrique avec la montée du sida et le retour des famines.

Il y a aussi quelque chose de choquant à lire que le BIT « demande aux Etats qui ne l’auraient pas encore fait de prévoir un calendrier de mesures d’ici à 2008 pour éliminer les pires formes de travail des enfants ». Car il n’y a de meilleure incitation que de dénoncer nommément les Etats qui ne respectent pas les droits de l’enfant. Depuis la charte des Nations Unies, il est, en effet, des « pudeurs » qui ne devraient plus exister. Enfin, parler d’éradiquer seulement les « pires formes de travail » laisse sous-entendre qu’il pourrait y avoir des formes politiquement plus « acceptables ». Ce qui, en soi, est proprement intolérable. Aujourd’hui,  partout dans le monde, 218 millions d’enfants, de 5 à 17 ans, vont peiner et souffrir de pauvreté et d’activité. Presque trois fois la population de la France. Cela devrait suffire à nous donner mauvaise conscience. Pas de quoi pavoiser… comme le BIT.

 

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 00:45

Entre l’Elysée qui dément, un Premier ministre qui s’indigne, « Le Monde » qui confirme et une justice qui se tait, la France n’est pas plus avancée. Il est vrai que l’ « on ne ment jamais autant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse » disait Georges Clemenceau. Reste à savoir qui ment ! L’affaire Clearstream n’a, pour l’instant, livré ni son coupable, ni son corbeau. Elle a seulement fait dire tout et son contraire au ministre et au général Rondot.

Jamais, jusqu’ici, déposition d’un agent secret n’avait été aussi peu protégée. A croire que le bureau des juges d’instruction Jean-Marie d’Huy et Henri Pons avait des « oreilles » le 26 mars dernier. Ce qui est un comble et tout aussi inquiétant. Pas seulement pour la DGSE ou pour la DST. Car quel est donc l’ange gardien qui, chaque matin, alimente le quotidien du boulevard Auguste Blanqui ? Quel est ce « Zorro » des temps modernes qui écoute aux portes des cabinets et s’abreuve des secrets de l’instruction en toute impunité.

Qui ment ? La rumeur ou le gouvernement ? Et, tandis que Michèle Alliot-Marie rase les murs depuis que l’on a appris qu’elle avait été informée par son « gradé », on se demande quelle sera la nouvelle révélation ?

Mais à quel drôle de jeu se livrait donc le ministre des Affaires Etrangères « d’il y a deux ans », aujourd’hui chef du gouvernement ? Pourquoi et dans quel but le quai d’Orsay faisait-il du « renseignement » ? Sous quelle autorité et avec quelle légitimité ? Et qui ment désormais ? Un général prétendument sénile ou un énarque distingué ?

Mais qui parle de mentir ? A l’entendre parler avec autant d’assurance, Dominique de Villepin serait-il cet homme du midi dont parlait Alphonse Daudet ? Cette homme qui ne ment jamais, mais "qui se trompe"? "Il ne dit pas toujours la vérité, mais il croit la dire… Son mensonge à lui, ce n’est pas du mensonge, c’est une espèce de mirage"… Cet homme là serait-il tout autant Tartarin de Tarascon que Galouzeau de Villepin ?

Reste que les contradictions du Premier ministre sont « énormes » dans ce dossier , tout comme les révélations et les dégâts dans l’opinion. Quant à la justice, panier percée des auditions, elle ne sort pas mieux grandie de ces accusations. Le pouvoir exécutif et l’autorité judiciaire dans le même panier ! Il faut se pincer pour ne pas croire désormais à la… machination.

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3 mai 2006 3 03 /05 /mai /2006 00:02

Tony Blair n’a rien à envier à Dominique de Villepin. D’autant qu’il est, lui aussi, aux prises avec son ministre de l’Intérieur. Il n’est pas « accusé » ou soupçonné d’avoir été un mauvais chef de gouvernement, d’avoir joué au renard ou au « corbeau » avec l’un de ses ministres, ou d’avoir commandité en sous-main des listings truqués. Mais il lui est reproché de n’avoir pas su maintenir une discipline « so British » au sein de son équipe. Charles Clark, son Secrétaire au Home Office, a ainsi laissé libérer plus d’un millier de délinquants étrangers en fin de peine sans vérifier s’il fallait ou non les extrader. Ce qui, à défaut d’une double peine à la française, constitue une double faute à la Reine. D’autant qu’il a attendu trois semaines avant d’en informer la Couronne et l’Echiquier. Laissant ainsi s’évanouir dans la nature trois meurtriers, neuf violeurs et cinq pédophiles dont certains ont déjà récidivé. Quant à John Prescott, son vice-Premier ministre, marié et père de deux enfants, il n’a pu résister à la tentation du péché de chair au ministère avec une de ses secrétaires. Ce qui n’est, certes, pas un crime, dans ce pays protestant, à condition toutefois de… le cacher totalement. Bref, ces deux affaires préfigurent, dès demain, des élections de conseillers municipaux et locaux très serrées, avec en prime, après-demain, un remaniement ministériel et, d’ores et déjà, un bel anniversaire gâché. Tony Blair, qui vient en effet de fêter ses neuf ans à Downing Street, s’attend à une lourde défaite des travaillistes. C’est presque une tradition à ce scrutin pour le parti au pouvoir, mais ces élections difficiles à mi-mandat n’avaient pas besoin, en plus, du comportement de ces deux « polissons ».

Bref, les sondages ne sont pas bons, même s’ils ne sont pas aussi catastrophiques que ceux de son homologue français. Et le peu de crédit de Tony Blair, touché par d’autres scandales tel celui des nominations « monnayées » des candidats à la Chambre des Lords, alimente de nouveau les rumeurs sur sa démission. Ce qui ne serait pas un cadeau fait aujourd’hui à son poulain désigné Gordon Brown.

Une chose est sûre : des deux côtés de la Manche, nos Premiers ministres sont entrés en résistance. A cette différence près que Tony Blair a déjà décidé d’arrêter avant 2009, mais voudrait finir… en beauté, tandis que Dominique de Villepin aurait bien voulu s’imposer l’an prochain ou tenir jusque là… malgré tout.

 

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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 00:20

La Bolivie est le premier pays à craquer. Mais elle pourrait bien être suivie par d’autres. Car il fallait s’y attendre. L’explosion des prix du pétrole et du gaz, pour de fausses raisons et de vraies spéculations, a plongé les pays pauvres dans une misère noire. Incapables déjà de rembourser leurs dettes, ils voient aujourd’hui leurs économies étranglées jours après jours par des cours mondiaux de l’énergie qui ne correspondent plus à rien. 700% d’augmentation en six ans. Et quand, en plus, ces pays constatent que l’argent de leur sous-sol et de leurs minerais part en liasses de billets sur les comptes de compagnies étrangères, ils s’étranglent d’impuissance et hurlent à l’injustice.

Dès lors, la révolte, hier, de la Bolivie, qui a décidé de nationaliser tous ses gisements d’hydrocarbures, n’est que la suite logique d’années d’exploitations, dans tous les sens du terme, du sol sud-américain. Pour n’avoir pas su ou voulu partager plus tôt les ressources avec les pays qui les hébergent, les compagnies pétrolières, telles Total, Exxon ou BP, pourraient bien tout perdre. En tout cas, elles ne gagneront plus autant désormais dans cette partie du monde, qui, contrairement aux pays du Golfe, n’était pas parvenue jusqu’ici à se protéger. Hier, les soldats boliviens ont pris possession de tous les gisements. L’Etat décidera bientôt des prix et des revenus, se réservant bien sûr la part du lion, ne laissant aux industriels que la part du sous-traitant.

Cette initiative spectaculaire n’est sûrement pas pour déplaire à Hugo Chavez, le président vénézuélien, qui a déjà augmenté les taxes des sociétés d’extraction de gaz, et soutient très largement la proposition de l’Iran d’un « pétrole pour les pays pauvres ».

Elle pourrait aussi donner des idées au Chili, mais également en Afrique, au Nigéria, en Angola, au Congo ou en Guinée équatoriale où les revenus du pétrole sont détournés, avec la complicité des compagnies pétrolières occidentales, sur des comptes bancaires offshores de personnalités politiques corrompues.

Un nouveau partage des richesses est donc en cours. Il s’annonce d’ores et déjà douloureux pour les exploitants sans vergogne des anciennes colonies. Mais désastreux pour tous ceux qui n’ont toujours rien à offrir, ni en surface, ni en sous-sol, et encore moins à… dépenser.

 

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1 mai 2006 1 01 /05 /mai /2006 09:46

Le CPE l’avait fragilisé, l’affaire Clearstream l’aura vaincu. Car, quoiqu’il fasse désormais, Dominique de Villepin n’existe plus. Quoiqu’il dise, il sera l’objet de tous les soupçons. Homme de l’ombre, la lumière lui aura été fatale et l’aura paré de toutes les mauvaises intentions. Aujourd’hui, il n’a même plus vocation à protéger le Président. Le pare-feu est éventé. L’anti-virus est contourné. Jacques Chirac est, à son tour, attaqué et, dès lors, s’interroge sur la stratégie à adopter. Le chef de l’Etat croyait bien, pourtant, que son poulain déjouerait la tradition qui veut que, bien souvent, le poste de Premier ministre soit frappé de malédiction.

L’avenir est donc en forme de point d’interrogation en ce nouveau mois de mai qui n’est pas seulement celui du muguet. Car c’est le mois de tous les dangers. De tous les honneurs et de toutes les déceptions. Les Premiers ministres y furent souvent à la fête, au sens propre comme au figuré. C’est ainsi que Jacques Chirac fut nommé à ce poste convoité, pour la première fois, un certain 27 mai 1974. Il récidiva, bien sûr, en 1986, mais cela ne compte pas car c’était en… mars. Pierre Mauroy devint, lui aussi, chef du gouvernement le 21 mai 1981. Michel Rocard dût, pour sa part, attendre le 10 mai 1988 pour s’installer rue de Varenne. Edith Cresson, quant à elle, fut nommée Premier ministre le 15 mai 1990. Alain Juppé s’installa à Matignon le 17 mai 1995, Jean-Pierre Raffarin le 6 mai 2002 et Dominique de Villepin le 31 mai 2005.

Mais ce mois de mai est aussi celui des désillusions sans grande cérémonie. Alain Messmer y rendit tristement les clés de Matignon après l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. Raymond Barre y passa doctement le relais à Pierre Mauroy dans la fièvre de l’élection de François Mitterrand. Jacques Chirac dut se résoudre, pour la seconde fois, à quitter les lieux en 1988 et à céder rapidement la place à Michel Rocard, sans pour autant prendre le chemin de l’Elysée. Mais Michel Rocard n’en profitera pas longtemps. Edouard Balladur subit, quant à lui, la même mésaventure que Chirac en 1988 et quitta Matignon en 1995 avec un regard de côté pour Alain Juppé et pour l’Elysée. Enfin, Lionel Jospin connut la même humiliation en 2002 quand il céda la place à Jean-Pierre Raffarin qui, pour sa part, épuisé et décrié, ne fut pas mécontent de laisser la place, l’an dernier, à Dominique de Villepin.

Finalement, seul, le Président réussit par deux fois à déjouer la malédiction de Matignon. A moins qu’il ne l’ait emporté à… l’Elysée.

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30 avril 2006 7 30 /04 /avril /2006 01:01

L’Homme, décidemment, n’est pas prêt de sortir de la barbarie. D’un monde où tout s’achète et où tout se vend. D’un univers où tout se consomme et s’appauvrit. L’individu n’a plus alors que la valeur que chaque société veut bien lui donner. Et c’est parfois surprenant. Il existe ainsi, en France, comme on l’a redécouvert cette semaine, un musée où l’on peut « contempler » un homme empaillé. Par la volonté d’un aristocrate d’hier et la complicité des « démocrates » d’aujourd’hui. Le musée d’Allard de Montbrison, dans la Loire, conserve, dans un cercueil en bois, le corps d’un ouvrier espagnol d’une trentaine d’années. Ni embaumé, ni momifié, ni jadis enterré avec faste et honneur, comme a pu l’être Néfertiti, mais vulgairement empaillé par un taxidermiste parisien, avec ses oripeaux, et jeté entre quatre planches, sans autre forme de respect. Le tout dans le seul but d’assouvir, jadis, la curiosité des visiteurs d’un petit marquis. Et, désormais, celle des amateurs de sensations fortes.

Depuis deux siècles, cet homme, dont on ignore le nom, n’a plus d’identité. On sait seulement qu’il a été accidenté en construisant l’hôtel particulier où il est exposé. Existant à peine comme objet « naturalisé » d’exception, il est ainsi étiqueté au milieu d’une collection d’animaux, entre ours, girafe et une multitude d’oiseaux, et repose caché derrière le couvercle de son cercueil. Anonyme, oublié, dédaigné, méprisé…

Le pire, sans doute, est que personne, aujourd’hui, n’a l’idée de lui donner une sépulture décente, de retrouver son nom et sa mémoire et de lui rendre enfin sa dignité. Et que la France, berceau de toutes les libertés, donneurs de leçons devant l’éternel et le monde entier, n’a pas encore jugé bon de remettre le corps à ses voisins. De rendre ainsi à sa patrie ce ancien prisonnier, selon toute vraisemblance, de la conquête napoléonienne. Triste destin d’un ancien exilé, devenu ouvrier, pour finir empaillé.

Le conservateur du musée, quant à lui, n’a pas d’état d’âme. On lui a demandé de conserver et il « conserve», faisant remarquer au passage qu’il s’agit du « seul européen connu ainsi conservé ». Il a juste l’envie de mieux faire connaître son musée.

De peur, sans doute, d’y être… enterré.

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29 avril 2006 6 29 /04 /avril /2006 10:29

Le blocage depuis hier du port d’Arcachon, par les marins-pêcheurs, devrait servir de dernier avertissement sans frais pour le gouvernement. Et l’amener à sortir d’une sorte de léthargie incompréhensible en cette période de migrations. Car, pendant que l’Etat temporise, le prix du pétrole à la pompe augmente et n’est pas prêt d’arrêter d’augmenter. C’est sans doute la faute à l’Iran et à la spéculation, mais c’est une réalité que le ministre de l’Economie, Thierry Breton, ne peut se contenter de regarder. Avec un détachement tout personnel et un mépris certain qui conduisent déjà à s’interroger sur sa réelle connaissance des prix sur le terrain.

Quelques « politiques » ont réclamé le recours déjà utilisé à la TIPP flottante. Mais chacun sait désormais que c’est une mauvaise solution car son montant est fixe et ne varie donc pas avec le prix du pétrole. Le ralentissement de la consommation entraînerait même, de ce côté, un réel manque à gagner. Par ailleurs, la TIPP est, depuis cette année, affectée aux collectivités territoriales qui n’ont pas vus leurs charges diminuer. La seule véritable marge de manœuvre de l’Etat, vis-à-vis de l’augmentation du pétrole, se situerait donc au niveau de la TVA à 19,6% pour les particuliers. Mais, de ce côté là, Bruxelles veille et empêche la France de décider d’une éventuelle diminution. Ce qui n’a d’ailleurs, pour l’instant, jamais été envisagé. L’Europe y aurait pourtant tout à gagner.

Reste qu’il va pourtant bien falloir que le gouvernement se réveille un peu. A défaut, il doit se préparer, avec la fin des vacances scolaires, à une nouvelle flambée sociale de grande envergure. Avec blocus routier et maritimes, manifestations des taxis et VRP et colère grandissante des usagers. Car l’économie ne peut supporter, sans frais, cette augmentation sans cesse du baril de brut qui est passé de 10 à 70 dollars en six ans, soit une augmentation de 700%. Faisant certes la richesse des compagnies pétrolières internationales, mais garantissant aussi la pauvreté des croissances nationales. Avec, faute d’une variable d’ajustement sur les prix, concurrence oblige, une répercussion inévitable sur l’emploi.

Alors, deux solutions pourraient être étudiées : fixer un plafond au delà duquel la TVA ne serait plus perçue - on reviendrait à un système déjà connu de blocage des prix - ou bien transférer la fiscalité indirecte des produits pétroliers sur d’autres produits de consommations moins sujets à inflation internationale. Dans les deux cas, c’est toujours à l’Europe de trancher, mais on peut s’étonner qu’aucun grand sommet sur le sujet n’ait été encore décidé. Enfin, une chose est sûre, il faut accélérer la mise en place de produits de substitution. L’Europe n’y est pas opposée, bien au contraire, mais, « curieusement », dans ce domaine, c’est plutôt la France qui traîne… en arrière.

 

 

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28 avril 2006 5 28 /04 /avril /2006 01:20

L’Histoire retiendra bientôt que l’Amérique a vacillé, mais qu’elle a su se relever. En donnant, hier, le premier coup de pioche de la construction de la tour de la Liberté sur le site de « Ground Zéro », le maire de New York a « redonné vie » aux Etats-Unis. Il n’a, certes, pas « effacé » d’un geste le drame du 11 septembre 2001, mais il a rendu mémoire à tous ces milliers d’hommes et de femmes innocents qui avaient foi en leur pays. Désormais, chaque jour de la construction, pendant les cinq ans prévus, chaque ouvrier sera en quelque sorte l’ambassadeur d’une fierté retrouvée. Et quand, enfin, le drapeau étoilé flottera sur le sommet de cette tour de 541 mètres, le terrorisme n’aura plus vraiment droit de cité.

La manifestation symbolique d’hier était importante à plus d’un titre. Non seulement pour les Américains, mais pour le monde entier. Car « Ground Zéro » était une plaie béante. C’était la démonstration par l’exemple de la fragilité de nos sociétés. C’était l’expression même, par l’absurdité, des dangers de tous les totalitarismes. C’était, pour finir, le témoignage de la folie sanguinaire des hommes qui, par puissance, fanatisme ou cupidité, trouvent toujours prétexte à s’entretuer.

Jamais, sans ce grand projet d’envergure, cette blessure ouverte n’aurait pu se refermer. Pourtant, il a bien failli capoter en de maintes occasions. Pas tant d’ailleurs pour des raisons d’argent que pour des divergences de conceptions. Ainsi, entre les partisans d’un mausolée et ceux d’une reconstruction à l’identique, les positions ont été mille fois inconciliables. Finalement, le site sera tout à la fois. Tout autant un lieu de vie et de mémoire qu’un espace de travail et un musée. Mais il sera surtout la preuve de cette fantastique détermination qu’ont les hommes de paix à conjurer l’adversité.

New York aimait ses tours jumelles. Elles étaient de tous les films et de tous les feuilletons. De toutes les parades et de toutes les émotions. La grande ville ne demande plus désormais qu’à aimer sa tour solitaire, celle d’une liberté… retrouvée.

 

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 09:21

Qui peut prétendre aujourd’hui connaître le programme des éventuels candidats à l’élection présidentielle de 2007 ? Ne serait-ce qu’un embryon de programme ? Une philosophie générale, du style « éradiquer le chômage », « remettre la France au travail », « encourager les naissances », « dynamiser la croissance » ? Une petite promesse sur laquelle s’appuyer ? De nouvelles privatisations ? De courageuses re-nationalisations ? Rien. Désespérément rien. A onze mois du scrutin,  tous ces grands « hommes » restent muets sur leurs intentions. Oh, ils ne sont pas avares de déclarations, ni de photos à sensation dans Paris-Match. On les voit seuls ou « accouplés ». Sortis du bain ou maquillés. La plupart, à l’exception peut-être de Philippe de Villiers, de Jean-Marie Le Pen et de Nicolas Sarkozy, évitent les provocations et, même, les condamnations. Mais ils ne disent rien qui pourraient brouiller leur image ou donner trop de munitions à leurs adversaires. Laurent Fabius n’a jamais été aussi patelin. Calme et posé, réfléchi et protecteur sous son feutre bien taillé qui rappelle quelques souvenirs du côté de Latché. Dominique Strauss-Kahn, lui, manie les chiffres et les explications, comme un expert-comptable des comptes de la Nation, et rencontre les forces vives du pays. Jack Lang, lui, aime toujours autant la jeunesse. Il attend chaque année la fête de la musique avec une délectation non feinte. Il ne serait d’ailleurs pas opposé à ce qu’elle coïncide, l’an prochain, avec le premier tour des élections. Eternel adolescent, ami du théâtre et du cinéma, il est tout à la fois « la » culture et l’exception française que le monde entier nous envie. Quant à Ségolène Royal, elle sourit et n’arrête pas de sourire. Du matin jusqu’au soir, elle sourit encore, figée à l’envi dans une contemplation béate de ses sujets pour éviter toute surprise de paparazzi. Elle n’en veut à personne. Elle ne pense qu’à la France. Et cela s’entend… plus que du bout de ses lèvres. A tel point même que les autres  « éventuels » du parti socialiste commencent à élever la voix et exprimer doucement leur mécontentement. Ils accuseraient presque leur Premier secrétaire, François Hollande, de partialité, comme s’ils pouvaient ignorer leurs liens d’intimité et d’extra-conjugalité.

Tous peuvent se consoler en constatant que le candidat qui rame le plus, aujourd’hui, est Dominique de Villepin. Le Premier ministre n’est pas sûr de pouvoir remonter la pente par une sortie éclair à Biarritz ou à la Baule, avec un nouveau maillot de bain. Tout ne serait donc pas simplement question d’image ? Les mauvaises langues disent pourtant que Laurent Fabius n’apparaît coiffé que pour gommer sa calvitie. Que DSK préfère être photographié de face que de côté. Que Jacques Lang préfère les ambiances bronzées aux brassages d’idées. Tous redouteraient, dit-on, l’été qui s’annonce. Ils savent en effet que Ségolène Royal a d’autres arguments photos en réserve. Et que, seul, Nicolas Sarkozy pourrait encore lutter, grâce au Tour de France et à son amour fou du vélo.

Ah, nous vivons dans un beau pays ! Sans autre préoccupation que l’amour de soi et la détestation de l’autre. La France est en panne d’idées, mais le but de tous "ses"  prétendants est encore d’apparaître à jamais lisses comme le dos de la main, consensuels comme pas un, souriants de tout et de… rien.

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