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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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8 mars 2006 3 08 /03 /mars /2006 00:00

Dominique de Villepin ne veut pas céder. Soit ! Mais il va devoir singulièrement améliorer sa copie après le succès de la mobilisation d’hier. Car si l’on ne gouverne pas avec la rue, on ne peut pas non plus gouverner bien longtemps contre… elle. Sauf à risquer l’épreuve de force et une opposition irrationnelle, bien éloignée des préoccupations originelles. D’aucuns, comme Edouard Balladur avec le CIP, François Bayrou quand il voulut modifier la loi Falloux ou même Lionel Jospin s’en souviennent encore. Reste à savoir si l’on peut toujours, et comment, « bonifier » le Contrat Première embauche (CPE). Ou s’il n’est pas déjà trop tard. Car le calendrier du CPE est relativement peu flexible. Il favoriserait même plutôt la fermeté gouvernementale. Le projet de loi étant passé à l’Assemblée, grâce au 49-3, puis au Sénat, doit en effet revenir sous forme d’une nouvelle mouture mixte paritaire pour être adoptée cette nuit ou demain. Dès lors, il s’agira d’une loi de la République. Certes sans décret d’application, mais d’une loi tout de même.

Autant dire que les prochaines 24 heures vont être déterminantes. Pas tant d’ailleurs du côté des manifestants que du côté du gouvernement. Le Premier ministre peut proposer des avancées, comme, par exemple, réduire la période d’essai à un an au lieu de deux, ou retarder l’adoption définitive du projet au terme du large dialogue avec les partenaires sociaux qu’il a appelé hier à l’Assemblée. Car à quoi bon promettre une « large concertation » si la loi est… votée. Dominique de Villepin est d’ailleurs très étonnant dans ce registre. Il décide d’abord et consulte ensuite. Il clôt toute discussion, puis consent à commenter sa décision. Mais cette forme intempestive de pouvoir personnel ne satisfait personne et ne fait que déguiser un peu plus le parlementarisme affiché en « dessert » réglementaire. Quand tout est « consommé », sans plaisir ni conviction.

Finalement, devant cette situation bloquée ou en passe de l’être dans les prochains jours ou les prochaines semaines, un seul acteur, Jacques Chirac, peut permettre à tout un chacun de sauver la face. Le président de la République pourrait même voir dans cette révolte intérieure l’occasion de redorer un blason quelque peu terni par l’opinion et son dernier voyage à l’étranger. Revenant en effet les mains vides d’Arabie saoudite, il pourrait ne pas admettre de sacrifier encore quelques points de croissance sur le pavé de l’impopularité. Enfin, à n’en pas douter, il jugera sûrement utile de rappeler à son Premier ministre, qui n’en a encore aucune expérience, quelques règles élémentaires pour espérer gagner les prochaines… élections.

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 00:00

Une petite révolution se prépare à l’ombre des prétoires. Dans tout juste une semaine, les juges de France ouvriront grandes leurs portes et iront dans les tribunaux à la rencontre des citoyens. Cette manifestation originale, organisée conjointement par les trois syndicats de magistrats, vise à engager un débat public sur « d’autres bases que l’émotionnel et la chasse à l’homme », selon les propres déclarations, hier, de la vice-présidente du syndicat de la magistrature. On le voit, les « motivations » des hommes en noir ne sont pas tout à fait dénuées d’arrière-pensées. Il n’en reste pas moins qu’il faut saluer cette initiative qui verra sans doute, pour la première fois depuis longtemps, des juges enfin s’expliquer sans autre forme d’autorité.

C’est un indéniable progrès. Car, jusqu’ici, les magistrats avaient plus tendance à se draper dans leur dignité offensée et à refuser le débat au nom de leur légitimité. Mais ne nous leurrons pas. On apprend, en effet, que les trois syndicats en profiteront pour présenter leurs propres propositions sur l’éventuelle réforme de la Justice. Tout porte donc à croire que l’autorité judiciaire tentera, en agissant de la sorte, de reprendre un pouvoir qu’elle croit confisqué par la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau. Traumatisée, mais sûrement moins que d’autres, par un désastre sans nom, la « corporation » chercherait ainsi à reprendre l’initiative et à proposer, avant les députés, modifications et restrictions de… champ d’application. On ne lui en demande pas tant. Ce n’est pas son rôle et c’est désormais trop tard. La Justice, désormais, ne pourra faire ni l’économie d’un débat, ni l’économie d’un « procès ».

Le pire serait que cette journée du 14 mars prochain soit exclusivement placée sous le signe de la misère de l’Institution. Misère réelle sans doute, avec une absence de moyens criante et révoltante, des problèmes de greffe, de personnel et de photocopies, mais misère ô combien dérisoire face à l’incohérence des détentions provisoires et l’ambiguïté de l’instruction.

Mardi prochain, juges et citoyens seront sur le même terrain. Celui de l’impartialité, de la probité, du respect du Droit et de l’accès à la procédure, de l’égalité de traitement et de la véritable réparation. Mardi prochain, chacun voudrait que les magistrats, en se présentant « nus » devant les justiciables, puissent faire amende honorable et bien comprendre leurs devoirs. Qu’ils puissent admettre, une fois pour toute, lorsque ils jugent « au nom du peuple français », que la justice n’est pas un pouvoir, mais « une dette que le magistrat accepte définitivement de partager lors de sa prestation de serment et dont il devient le garant », comme l’écrivit un jour Dominique Commaret, avocat général à la Cour de cassation. Alors, de nouveau, peut-être, le citoyen pourra avoir confiance en sa Justice et lui reconnaître le droit de… se tromper.

 

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6 mars 2006 1 06 /03 /mars /2006 00:00

Il serait quand même bien que, juste avant de partir, Jacques Chirac glisse un mot dans l’oreille du roi Abdallah concernant nos exportations avicoles. Car l’Arabie Saoudite, principal client de la France avec 80.000 tonnes de viande de volaille importées par an, a très fortement réduit ses commandes, ces derniers temps. A croire que le plus grand pays pétrolier du Golfe n’aurait qu’une confiance modérée dans notre Président. Ce qui serait alarmant pour « le Rafale » et le projet Miksa. A moins que cette défiance n’existe qu’à l’égard de notre poulet. Mais là non plus, ce n’est pas rassurant. Car le chef de l’Etat a sûrement su indiquer à nos interlocuteurs, fourchette à l’appui, qu’il fallait en manger à satiété. Et que l’innocuité du produit nécessitait même de répondre par une overdose à toute velléité de psychose.

Mais il est sans doute bien difficile pour notre Président de convaincre un roi intrigué par les divers comportements de notre douce France. Avec, d’un côté, le pays virtuel qui, soi-disant, se « goinfre » de poulets, tels Dominique de Villepin ou François Hollande, devant les caméras, prétend raffoler de canards et redemander de la dinde. Et, de l’autre, le pays réel qui exagère parfois le principe de précaution, enferme les chats dans l’Ain et évite tout ce qui ressemble à l’aile ou la cuisse en matière de restauration. Sans parler de cette troisième catégorie, celle du pays rebelle, qui boude le salon de l’Agriculture et, tel le maire de Groslay, en pleine vallée de Montmorency, interdit la volaille dans les cantines scolaires.

Comment donc, finalement, faire admettre à nos amis du royaume saoudien que, avec eux, près de 50 pays se trompent en boudant nos produits et nos oeufs !

Chacun comprend bien que le sauvetage de notre filière avicole s’avère, chaque jour, plus délicat. Et que, à défaut d’un miracle, il est désormais temps que nos institutions s’en mêlent. Toutes nos institutions. On attend ainsi la position de la CGT et des grandes centrales syndicales, celle des francs-maçons et des musulmans. Et si, côté catholique, on est déjà servi, puisque l’évêque de Dax a invité hier ses fidèles « brebis » à ne pas faire Carême et à consommer de la volaille, on commence à s’inquiéter du silence des synagogues. Et que fait le parti communiste ? Et la police ?

Il faut peut-être sonner la grande mobilisation. Et montrer l’exemple. Servir ainsi toute notre surproduction dans les prisons. Alimenter toutes les cantines administratives, tous les hôpitaux, tous les foyers d’accueil, toutes les maisons de retraite. Imposer la volaille dans le service public, puis dans le secteur privé. Poulet obligatoire à tous les étages et à tous les menus.

Ce n’est, hélas, pas si simple. Car la grippe aviaire, c’est désormais plus qu’une crise alimentaire. C’est devenu une crise de confiance pour laquelle il n’y a ni cautère, ni… vaccination.

 

 

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5 mars 2006 7 05 /03 /mars /2006 00:06

Quelle santé ! Et quelle démonstration ! Le match de rugby, hier soir, à Saint-Denis, entre le Stade Français et Biarritz a tenu toutes ses promesses. Les contacts ont été virils sans être violents et les plaquages sévères mais réguliers. Il n’y a eu ni carton rouge, ni cartons pleins. Quant aux spectateurs, ils ont tous été enthousiasmés par le spectacle donné par les deux équipes. Et alors que le stade de France était noir de monde avec plus de 79.000 supporteurs, pas un Parisien n’a craché sur son voisin et aucun siège n’a volé sur le terrain. Bref, les incidents du match aller, avec deux expulsions et quelques coups de poings, ont été effacés de la plus belle manière qui soit. Sportivement. Et si Biarritz n’a pas pris sa revanche, malgré trois pénalités de Dupuy et un essai de Sireli Bobo, il faut d’abord en féliciter le Stade français qui, mené pendant plus d’une heure, n’a jamais désespéré. Et le mérite n’en revient pas seulement aux coups de pied magiques de Skrela et aux essais de Pichot et de Dominici.

On en vient désormais à rêver qu’il en soit sur la planète foot comme au pays du rugby. Que les dirigeants de Marseille, comme ceux du PSG, recherchent l’apaisement plutôt que l’affrontement. Et qu’ils n’entretiennent pas chez leurs supporteurs cette inutile guerre des clans et des cités. Enfin, du côté des joueurs, on se prend à espérer que chacun puisse faire son métier en toute sérénité.

Hier soir, Biarrots et stadistes ont donné le ton. Ils ont montré que tout était d’abord question d’état d’esprit et d’exemplarité. Sur la pelouse comme dans les travées. Et que s’il y avait quelques différences entre foot et rugby, la moins importante n’était pas celle du public. Il suffisait pour s’en convaincre d’écouter les cris et les applaudissements qui montaient, hier soir, du stade de France, bien différents des sifflets, quolibets et autres manifestations gesticulantes et éructantes du Parc des Princes.

On verra cet après-midi si chacun a bien retenu la leçon, si le foot émotion reprend le pas sur le foot « démission ». On saura, surtout, si Marseille a entendu l’appel au sens des responsabilités lancé, hier, par Frédéric Thiriez, le patron de la Ligue de football professionnel. D’autant que de nouvelles mesures de sécurité ont été prises pour rassurer, s’il en était besoin, les olympiens.

A défaut, force sera, hélas, de reconnaître que, si chez l’un comme chez l’autre, le ballon ne tourne pas rond, ce n’est pas et ne sera jamais pour les mêmes… raisons.

 

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 02:29

Un Président de club sportif peut-il, de sa propre autorité, fausser une rencontre du Championnat de France de Ligue 1, léser plus de 40.000 spectateurs payants, et s’ériger ainsi en arbitre non seulement de la sécurité de ses supporteurs, mais aussi de la bonne sérénité des débats sur un stade extérieur ? C’est toute la question soulevée par la décision, hier, de Pape Diouf, président de l’OM, d’envoyer à Paris une équipe de remplaçants, tout en « intimant » aux Marseillais de ne pas faire le déplacement. Car il va sans dire, dans ces conditions, que la rencontre PSG-OM, programmée demain au Parc des Princes, risque de tourner à la mauvaise farce.

La réponse sera sans doute donnée ce matin par la Ligue nationale de football professionnel qui réunit de toute urgence son conseil d’administration. Mais une chose est déjà sûre, ce comportement, quelles que soient les raisons invoquées, est inacceptable. Car il existe des voies de recours gracieux et réglementaires pour les problèmes de places et de supporteurs tout comme existent des autorités pour prendre la responsabilité de la sécurité. Et Pape Diouf, tout Président qu’il est, n’a aucune qualité pour s’y substituer. On peut, certes, estimer que le climat n’est pas des meilleurs pour cette rencontre explosive entre les deux villes. On peut également avoir des doutes sur la bonne disposition des places attribuées aux supporteurs des deux camps dans les tribunes, laissant craindre des incidents. Mais ce n’est pas de la compétence de l’OM ou de son Président. Au mieux, ce dernier peut exiger des mesures de sécurité supplémentaires, porter réclamation pour les places refusées. Au pire, il peut même refuser de jouer et déposer forfait. Mais, en aucun cas, il ne peut s’arroger le droit de transformer une rencontre de championnat en entraînement de décrassage pour son équipe de CFA.

Cette attitude, si elle se confirme, procède d’un manque de respect évident tant pour l’ensemble des spectateurs parisiens, qui ne sont pas tous des hooligans, que pour certains supporteurs marseillais qui, n’étant pas tous encartés ou membres d’un club fétiche, ne pourront se faire rembourser ni leur coupon d’entrée du stade, ni leur billet d’avion. Enfin, voir l’OM s’arroger en donneur de leçons, après avoir déjà tant « donné », et en dernier défenseur du supporteur modèle, après l’avoir déjà maintes fois « démontré » au stade Vélodrome ou ailleurs, a quelque chose d’extraordinaire. Car rien n’est vraiment résolu par ce coup de colère. Et cette manière d’emballer tous les problèmes dans une sorte de mauvaise bouillabaisse laisse poindre, à défaut d’arrière-goût, quelques… arrière-pensées.

 

 

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3 mars 2006 5 03 /03 /mars /2006 00:11

Discrètement, presque anonymement, un homme de grande valeur a été décoré, lundi dernier, à L’Elysée, des mains de Jacques Chirac. Et, entre Marie-José Nat et Renaud Muselier, l’une comme l’autre faits simplement Chevaliers, il a rejoint le cercle très fermé, et très contingenté, des Commandeurs de la Légion d’honneur, troisième grade d’une décoration créée par le Premier Consul Bonaparte le 29 Floréal An X. Ainsi 203 ans après la première promotion, ce nouveau dignitaire a reçu son insigne aux dix pointes boutonnées suspendu à une cravate, évitant ainsi le risque d’une  piqûre aussi inopinée qu’inopportune au revers du veston. Car, illustre « honneur » supplémentaire fait aux étrangers ne résidant pas en France, il n’aura pas été astreint aux règles de la hiérarchie des grades et dignités de l’Ordre, enjambant d’un seul coup plus de 113.500 légionnaires « ordinaires ».

Le président de la République aura dit de lui ces quelques mots empreints de modestie : « ce grand ami de la France qui a beaucoup investi dans notre pays est aussi un grand mécène ». C’est effectivement le moins que l’on puisse dire pour cet homme de 46 ans, deuxième actionnaire d’euro Disney-Paris et propriétaire notamment des hôtels George V à Paris et le Plaza à New York, qui va dépenser 17 millions d’euros pour financer un tiers du nouveau département des arts de l’Islam du Louvre. Soit le quadruple de  la donation de Total.

Ainsi donc, « la croix des braves », imaginée à l’origine pour récompenser non seulement les militaires mais aussi les services et vertus civils, et à constituer « une élite de vivants » comme le disait le général De Gaulle, sert aussi à rétribuer les contributions aux musées.

On reconnaîtra quand même au prince saoudien Al-Walid Ben Talal, neveu du roi Fahd, cinquième fortune du monde, une discrétion tout à son honneur. Il est vrai que, en tant qu’étranger, il a beau en être décoré, il ne peut être « reçus » dans l’Ordre, par une de ces éblouissantes subtilités dont les Français se sont faits une spécialité.

Mais, décidemment, les mécènes ont le vent en poupe puisque le même jour, et pour les mêmes raisons, a été élevé à la dignité de grand Officier de la Légion d’honneur le président de la banque Lazard SAS. Sauf que Bruno Roger, né à Boulogne-Billancourt, pourra toujours dire, lui, qu’il a grimpé chacun des degrés de l’Institution, donc cotisé à tous les… râteliers.   

 

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2 mars 2006 4 02 /03 /mars /2006 00:25

Nicolas Sarkozy a mille fois raison quand il demande aux présidents des clubs de football de prendre leurs responsabilités pour interdire les stades à leurs spectateurs les plus violents. Il est en effet devenu « insupportable » que l’on appelle encore « supporteurs » ces hordes sauvages et rivales qui déboulent d’un ville à l’autre, n’en finissent plus de crier insultes et jurons dans les rues comme dans les gradins, multiplient les provocations sur les parkings et cassent tout sur leur passage. Peu importe qu’ils s’affublent de surnoms guerriers, qu’ils portent tee-shirts et calicots, qu’ils soient de la porte d’Auteuil ou de Boulogne et qu’ils se réclament de l’OM ou du PSG. Ce ne sont que prétendus sportifs déguisés et supporteurs niveau zéro. Leurs soirées foot ne sont que prétextes à virées enivrées et débauches d’insanités. Ils ne voient pratiquement rien du match, plus occupés à repérer les sièges à déboulonner ou à arracher qu’à applaudir aux exploits du club auquel ils sont abonnés. Tristes sires, ce sont toujours les mêmes dont on entend parler. Ils viennent principalement de deux villes françaises et ne payent leurs places de stades que pour s’offrir à vil prix un spectacle de castagnes.

En revanche, quand le ministre de l’Intérieur semble espérer résoudre le problème par une loi permettant la dissolution des associations dont les membres deviennent incontrôlables, il se trompe de combat. Car ces associations n’ont, hélas, pas besoin d’être « déclarées » pour tristement exister. Et il ne servirait à rien  que les « Mystics » d’hier deviennent les « Mistigrics » de demain. Pour respecter la loi à défaut des terrains.

Si encore ils ne s’en prenaient qu’à eux-mêmes, ce serait moindre mal. Mais quand ils en ont marre de s’auto-insulter, ils pourrissent la vie de tout le monde. Par leur comportement aussi violent qu’imprévisible, ils « interdisent » de fait l’accès des stades aux familles avec enfants. Quand ils ne rackettent pas spectateurs et commerçants... Tous ces fauteurs de troubles sont fichés et repérés, parfois sanctionnés, mais rarement expulsés. Le pire est sans doute qu’ils prennent en otage les tribunes, avec la complicité passive de dirigeants qui les laissent même, parfois, comme à Marseille, gérer l’achat des abonnements.

Les clubs sont donc pleinement et totalement responsables de ces débordements. Ce n’est pas, en effet, parce qu’ils « achètent » les services et renforts de police qu’ils peuvent aussi facilement se dédouaner. En tant qu’organisateurs de spectacle, ils doivent garantir la tranquillité de leurs travées. Et, à défaut, ils doivent être sanctionnés. Car la sécurité devrait aussi être comprise dans le prix du billet. Et, demain, la loi, la seule loi qui mérite d’être votée, serait, en cas de violences, de les obliger à le… rembourser.

 

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1 mars 2006 3 01 /03 /mars /2006 00:00

Youssouf Fofana semble couler des jours « heureux » à Abidjan. En tout cas moins risqués qu’à Paris. Le « Barbare » de Bagneux, qu’il faut appeler comme tel et non plus « présumé » puisqu’il a reconnu les faits avec sérénité, semble désormais partager son temps entre interview à la télévision, déjeuner avec sa compagne et  discussion courtoise avec la Direction de la police judiciaire ivoirienne. On attendait son retour en France sous 48 heures, puis sous un ou deux jours. On nous promet désormais quelques semaines. Il semble qu’il faille attendre encore plus longtemps, en dépit des affirmations rassurantes et diplomatiques des autorités des deux pays.

Youssouf Fofana est bien, en effet, Ivoirien malgré son passeport français. Même si personne n’ose encore le dire ou l’affirmer. Car le code de la nationalité de ce pays mélange adroitement droit du sol et droit du sang. Permettant ainsi d’employer l’un quand il arrange et l’autre quand il dérange. Cette « complémentarité » fut même source de la quasi-guerre civile des dernières élections. Or l’article 7 de ce code, de par la loi du 14 décembre 1961 modifiée par la loi du 21 décembre 1972, ratifiée par le Parlement en décembre 2004 dans le cadre des accords de paix de Marcoussis, prévoit explicitement que « est Ivoirien, l’enfant légitime ou légitimé né à l’étranger d’un parent ivoirien ». Et pour enfoncer le clou, si besoin, l’article 82 de ce même code prévoit que « tout individu peut intenter devant la juridiction compétente une action dont l’objet principal et direct est de faire juger qu’il a ou qu’il n’a pas la nationalité ivoirienne ». Autant dire que Youssouf Fofana, ressortissant français, mais naturellement Ivoirien, ne va pas se priver de la protection inespérée de sa bi nationalité. Même s’il l’ignorait sans doute lui-même avant d’être arrêté. Mais, depuis hier, nombre d’avocats du barreau d’Abidjan se sont empressés de l’en informer. Il ne reste plus à Youssouf Fofana qu’à en saisir le Procureur de la République. Ce qu’il devrait faire d’autant plus rapidement qu’il entretient déjà des rapports de proximité très étroits avec la justice ivoirienne et que, non jugé donc non coupable présumé, il peut difficilement être extradé.

On aurait tort de croire que tout cela n’est que vile procédure et que Laurent Gbagbo est étranger à ce gigantesque pied de nez, ou bras d’honneur, qui se profile. Le Président « socialiste » peut trouver en effet dans cette affaire l’occasion rêvée d’exalter cette « ivoirité » qu’il revendique à tout propos et de justifier son surnom de « boulanger », dû à sa réputation de rouler ses adversaires dans la farine. Quant au racketteur criminel Youssouf Fofana, il est devenu à son tour, sans le savoir, en prévision de l’élection présidentielle d’octobre prochain, une simple… monnaie d’échange.

 

 

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28 février 2006 2 28 /02 /février /2006 00:00

Après réflexion, l’expulsion de Philippe de Villiers, dimanche, lors de la manifestation contre le racisme et l’antisémitisme, a quelque chose d’imbécile et d’indécent. Imbécile parce que la rue n’appartient à personne, pas plus à « SOS racisme » qu’au Front National ou au Parti Communiste, et pas moins non plus. Imbécile aussi parce que l’on ne peut pas appeler « tous les citoyens français à marquer leur rejet de l’antisémitisme et du racisme » pour ensuite vouloir les « sélectionner » ou les trier. Imbécile enfin parce que l’on doit toujours savoir pardonner à la « brebis égarée » si elle a décidé de rentrer dans le rang. A moins de considérer que tel autre parti, hier élitiste ou stalinien, doive le rester pour l’éternité. Cette mise à l’écart est également indécente parce qu’elle fait fi de la mémoire et que si l’on veut toujours respecter l’Histoire, il aurait fallu expulser nombre de donneurs de leçons oublieux de leurs propres persécutions.Tant chez les militants présents qu’au sein des partisans criants.

Bref, cette triste aventure rappelle finalement la répartie pleine d’humour que Roberto Benigni faisait à son fils, dans le film « La vie est belle », en voyant l’ignoble affiche « interdit aux juifs et aux chiens », et que l’on pourrait ainsi plagier : la manif de dimanche dernier était interdite aux araignées, aux Wisigoths et au de Villiers. Par la volonté souveraine de quelques petits chefs et de quelques autres mouvements habilités à décerner par on ne sait quelle autorité, qui un certificat de bonne moralité, qui un permis de bien manifester.

Mais la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, c’est bien plus qu’un défilé et que des paumes ouvertes « touche pas à mon pote » comme publicité. C’est plus qu’un slogan, c’est bien moins qu’une vengeance, ce sont des actes plutôt que des cris. C’est une manière de penser, d’être et d’exister.

D’aucuns diront, à tort ou à raison, que Philippe de Villiers n’était là que pour parader et se servir de cette manifestation comme tribune. Mais c’était aussi le cas de toutes les personnalités présentes, de Nicolas Sarkozy, « interdit » il n’y a pas si longtemps de Martinique, à Lionel Jospin, en passant par Françoise de Panafieu et tant d’autres. Il fallait d’abord être vu, même si l’on était venu parce que l’on était convaincu ou l’inverse.

On peut ne pas être d’accord avec Philippe de Villiers. On peut ne pas l’aimer. Mais on n’a pas le droit d’en faire stupidement un paria de la liberté. Aussi, s’il est un reproche qu’il faut faire également à toutes les autres personnalités de ce défilé, c’est sans doute de ne pas avoir su aller le chercher. De ne pas avoir voulu l’intégrer. Car, dans cette histoire, au lieu de se grandir, ils se sont tous « écrasés ».

A confondre sectarisme et humanisme, on se trompe de combat. A opposer aujourd’hui nationalisme et communautarisme, on ne sert que l’extrémisme de demain, qu’il soit costumé ou… encapuchonné. 

 

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27 février 2006 1 27 /02 /février /2006 00:00

Près de 63 millions d’euros pour la filière avicole victime de la grippe aviaire. Et ce n’est sans doute qu’un premier geste. Il faut y rajouter la lutte contre le chikungunya avec 4 millions d’euros pour les Réunionnais les plus vulnérables. 22 millions pour la réponse sanitaire et la prévention et 60 millions pour les entreprises nécessiteuses de cette île de l’océan Indien. Bref, le portefeuille de l’Etat semble désormais grand ouvert. Et ce n’est plus un Premier ministre que l’on reçoit un peu partout, mais un Père Noël ambulant. Dominique de Villepin multiplie les euros comme un autre, jadis, multipliait les pains. Il sort de son panier des petites coupures par millions et les distribue au gré de ses déplacements. Quant à l’ampleur des sommes en question, « déguisée » et minimisée par la nouvelle parité, elle ne semble pas effrayer l’opinion.

Pourtant, voilà un homme généreux que les plus pauvres et les plus malheureux seraient bien inspirés d’inviter de toute urgence. Dans les Assedic de quartier comme dans les banlieues défavorisées, dans les zones inondées comme dans les régions asséchées. Qui ne rêverait pas, en effet, d’être désormais vacciné, piqué, voire décontaminé à coups de subventions, crédits à taux zéro et exemptions de charges ou d’impôts. Qu’ils s’agissent des chômeurs en fin de droit comme des petits employeurs étranglés, des vignerons en mal de surproduction comme des ostréiculteurs sinistrés.

Mais d’où vient cet argent ? De quel budget voté par l’Assemblée ou de quel fonds secrets ? Quelle est donc cette « cagnotte » qui n’attendait qu’une grippe et qu’un moustique pour être distribuée ? Et qui, en prime, au milieu de toute cette détresse, peut s’offrir des « danseuses » tel le tour du monde du Clemenceau.

Personne, bien sûr, ne peut reprocher à un Etat digne de ce nom de pratiquer la solidarité.De venir au secours de ses populations dans la détresse ou dans le besoin. A condition, toutefois, que cette solidarité soit réellement financée. Qu’elle ne soit pas un nouveau tour de passe-passe comptable ou le débit différé de promesses inconsidérées qu’il faudra bien un jour payer. Par taxation d’office, impôt ou autre CSG.

A un an de l’élection Présidentielle, cette débauche de moyens ne manque pas d’interroger quand on connaît l’état de nos finances publiques. Et cette distribution gratuite frise le surendettement quand on sait que, chaque année, désormais, le quatrième trimestre de l’Etat n’est plus… assuré, sauf par des emprunts bancaires.

Ce procès n’aurait sans doute pas lieu d’être si le gouvernement nous disait aujourd’hui ce qu’il compte économiser pour faire face à ces nouvelles « libéralités ». Sur quels crédits, la Recherche, la Défense ou l’Education, il compte rogner. Sur quelles priorités, il compte différer. Cela aurait au moins le mérite de la clarté, ne ferait sûrement pas plaisir à tout le monde, éviterait les grands écarts et donnerait un vrai sens à cette… générosité.

 

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