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  • : Jean-Paul Busnel, journaliste et éditorialiste, aujourd'hui intervenant-professeur auprès de grandes écoles, notamment SciencesCom, Centrale, Audencia, EAC, et par ailleurs consultant/expert pour les entreprises, porte un oeil critique sur l'actualité
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sas_titre-1.jpg- Tout Etat libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage  en danger de périr.

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Jean-Jacques ROUSSEAU

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 07:45

Le prix de l'essence augmente. Toujours et encore. Mais personne ne dit trop rien dans une sorte de fatalisme ambiant. Tout juste entendons-nous dire que c'est la faute à la révolution en Libye. Et, avant elle, à celle de la Tunisie ou de l'Algérie. A l'Egypte aussi. Bref, à toutes ces agitations en Afrique du Nord et au Moyen Orient qui ne font pas mieux qu'affoler nos traders "favoris". Et tous ces derniers n'en finissent pas de trembler à l'envi en jouant de la souris à la hausse. Ils sont inquiets. Forcément.... Ce sont des inquiets permanents.

Car ils l'étaient déjà en septembre dernier. Pour la rentrée des classes.... En octobre. Pour... les premières neiges. Forcément. Ils ne savaient pas comment le monde entier allait réagir . Finalement, toutes nos petites poussées de fièvre, nos premiers boutons d' acné, nos récoltes, notre manque de blé, nos premières flambées stressent à l'extrême toutes ces jeunes pousses des marchés financiers.

Et personne ne dit trop rien alors que, depuis un an, le prix de l'essence n'a cessé d'augmenter. TIPP et TVA prennent toujours leurs 60% au passage et c'est un vrai bonheur pour le budget. Le budget de l'Etat s'entend. Pas seulement... Celui des régions de gauche et des départements de droite aussi car une part de la TIPP sert aujourd'hui à financer la décentralisation. Et cette part augmente à chaque coup de pompe.

Et puis, il n'y a guère que les ménages modestes qui habitent loin de leur lieu de travail, qui n'ont pas de voitures de fonction, qui payent le car pour que les enfants aillent à l'école, qui ne trouvent pas un loyer accessible dans les centre-ville. Et les "modestes", ils ne disent rien non plus. Cherchons l'erreur.... 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 07:54

Il y a quelques chose d'incongru à entendre certains spéculer sur la prochaine Présidentielle quand la jeunesse du monde se révolte aux portes de l'Europe. Jamais, sans doute, décalage n'aura été aussi grand entre ceux qui se préoccupent, toujours et encore, de leur nombril et ceux qui luttent pour survivre. Le sexe des anges, et celui d'un DSK futur candidat ou pas, n'a que très peu d'importance au regard des mutations actuelles en cours. Et, là encore, nous faisons fausse route. Car nous nous croyons spectateurs alors que nous serons bientôt acteurs. Nous nous sentons à l'abri alors que, dans notre pays aussi, la colère sourde. Nous croyons assister au spectacle du monde alors qu'il n'est que les prémices du nôtre, plus hexagonal

Le pays civil ne pourra pas, en effet, accepter bien longtemps les hausses à répétitions d'organismes qui préfèrent appauvrir les masses que d'affronter leurs syndicats ou actionnaires et réduire leurs coûts ou profits. Comment peut-on admettre des hausses de 5, 7 ou 8% du gaz, de l'électricité, de la sncf quand le pouvoir d'achat du plus grand nombre a stagné, voire baissé. Comment des députés peuvent-ils voter des augmentations sans rapport avec la pauvreté ambiante.

Quand un jeune de notre pays ne peut plus louer un studio à Paris car son salaire ne fait pas trois fois le prix de son loyer, le gouffre est proche. Quand les banques refusent tout crédit à risque et affichent des résultats colossaux un an après avoir crié "misère", on se dit que le monde tourne à l'envers.

Jusqu'à quand ? L'heure de "l'addition" approche, en Europe comme partout, pour ceux qui n'auront pas été "vertueux". Pas seulement dans les discours, mais aussi dans les actes 

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 08:55
Lamentable ! La France a-t-elle perdu ses valeurs ? Elle si prompte à dégainer et à donner des leçons à la terre entière en ce qui concerne les droits de l'homme, l'équité, l'honnêteté... Elle si "chatouilleuse" sur la liberté, la fraternité, la solidarité... Elle si soucieuse de paraître et d'apparaître comme exemplaire se trouve aujourd'hui partagée entre les tenants du "pas vu, pas pris" et ceux du "c'est la faute à l'arbitre". Quant aux politiques, ils se dédouanent du problème en renvoyant piteusement au football ce qui n'en est déjà plus et en balayant d'une main toutes les questions d'éthique. A la manière d'un Thierry Henri...
Mais le joueur a au moins l'excuse d'avoir été saisi par l'immédiateté et l'intensité de l'action. Et il a désormais le courage, lui, de reconnaître que rejouer le match serait plus équitable.
Tous ceux qui aujourd'hui défendent l'indéfendable et la gravure dans le marbre du résultat "sportif" ont, semble-t-il oublié qu'il ne s'agissait pas d'un match comme un autre, qu'il était synonyme d'élimination ou de qualification, et que les équipes portaient les couleurs respectives de leur pays. "Mais "respectives" est peut-être aujourd'hui un gros mot. Chaque footballeur sélectionné portait en quelque sorte les espoirs, les valeurs et les couleurs d'une nation. Ambassadeurs du ballon rond, certes, mais ambassadeurs tout de même. On a ainsi tellement chanté les vertus de notre interculturalité.
"Allons enfants de la patrie,le jour de gloire est arrivé". Comme pourrons-nous, demain, chanter cet hymne sur tous les terrains d'Afrique du sud et du monde entier après une telle "disqualification" ! Comment pourrons-nous, dans nos écoles, sur nos stades et dans nos familles, prêcher le fair-play du sport, l'honnêteté si nous nous accordons le "droit" de tricher ou de frapper - le coup de tête de Zidane n'est pas oublié -  quand cela nous arrange. Ainsi donc, la vérité serait "malléable" à souhait, selon qu'elle nous arrange ou nous dérange. Ainsi l'équité serait à géométrie variable et porterait le maillot national uniquement quand elle nous favoriserait.
Etrange pays que la France où l'on découpe désormais l'intégrité en tranches. Les affaires du football ne sont pas les affaires politiques, alors que l'origine du mot même renvoie chacun, ou devrait renvoyer chacun, aux affaires de la cité.
Chacun a ses règles, quoi ! serons-nous tentés de dire. Pas étonnant dès lors que les banquiers et autres traders se soient affranchis de toute moralité lors de la crise des subprimes.
Ne rejouons pas ce match contre l'Irlande et le maillot français, comme les individus qui le portent en toutes circonstances, sera "tâché" à jamais. On n'en parlera pas toujours, mais on ne l'oubliera jamais. On peut déjà envisager de changer les paroles de la Marseillaise ou décider de ne plus la chanter avant les matchs car il n'y aura plus de "jour de gloire". Il faudra s'habituer à ne plus être cocardier. A ce que le mot France soit sans valeur. Sauf, bien sûr, pour d'étranges... supporters.
Jean-Paul BUSNEL  
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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 09:07

La crise au PS dépasse l'imagination et même la simple.... intelligence. Il n'est ni question de valeurs, ni question de programme ou de projets, mais propos de leadership et comptages  de boutiquier. L'image est pitoyable. Le résultat est désastreux. Certes, l'une des candidates est plus médiatique que l'autre, mais elle en use et en abuse à... l'écoeurement. Elle profite de la faiblesse de ses interlocuteurs-journalistes pour dire tout et n'importe quoi. Comment ainsi peut-on lui laisser affirmer, sans sourciller, qu'elle représente 50% des militants socialistes, voire plus, alors qu'il n'y a eu que 58,87% de votants à ce scrutin.

La réalité est plus médiocre. Ni Martine Aubry, ni Ségolène Royal n'attirent les foules. Et, quelle que soit la triomphatrice, elle ne sera le porte-drapeau que d'un peu plus de 25% de la totalité des militants. Ce qui est, somme toute, bien peu pour incarner le rassemblement et bien maigre pour parler d'un nouveau souffle.

Mais, pire, derrière l'image d'un vote partisan, il est des sourires à la Brutus qui ne trompent pas et des invectives d'arrière-cour, même si des mots comme fra-ter-ni-té peuvent encore créer l'illusion.

Le parti socialiste, comme les autres partis d'ailleurs, souffre d'un manque cruel de "grand timonier". Alors, les "sous-lieutenants" se déchirent et s'imaginent des destinées. Chacun cherche alors à séduire plus qu'à convaincre et à surfer sur l'utopie participative des citoyens. Mais, si Pierre Mendes France, Clemenceau, Gambetta, René Cassin, et Charles De Gaulle étaient uniques et n'avaient point besoin d'artifices, n'est pas non plus Poujade qui veut.

L'une manque de populisme, l'autre pas. L'une prétend incarner la rupture et la jeunesse, l'autre le renouvellement dans la continuité. A vrai dire, elles sont sans doute aussi mal placées l'une que l'autre. Car, l'ambition leur ronge les ongles et le pouvoir leur empoisonne les sangs. Mais, aujourd'hui, le PS n'a que faire d'un Premier secrétaire. Fut-il en jupon. Il lui faut d'abord un bon... médecin.

Jean-Paul BUSNEL

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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 10:47
Il se passe pour la grammaire française ce qui s’est déjà passé, il n’y a pas si longtemps, pour la lecture. Les enseignants jurent qu’ils n’y sont pour rien si les Français conjuguent mal et que, finalement, tout va pour le mieux dans cette matière. On en sait un peu plus, heureusement, depuis la remise, en 2007, du rapport Bentolila au ministre de l’Éducation. Hélas, nous ne voyons toujours pas venir les réformes promises

Mais, il ne fait plus aucun doute pour personne, aujourd'hui, sauf pour quelques attardés, que les jeunes élèves « s’attachent » désormais moins au phrasé et à la forme de leurs écrits. À tel point que l’on se demande parfois s’ils ont appris un jour ce qu’était le « complément d’objet direct placé avant » et s’il est toujours d’actualité de ne pas faire de phrases sans verbe. 
Être ou savoir, telle est toujours la question de conjugaison dans les familles, mais beaucoup moins, semble-t-il, sur les bancs de l’école. 
Il suffit de lire les lettres de demande de stages ou d’emploi, les cartes postales envoyées aux grands-parents ou les dissertations d’avant ou d’après-bac pour « apprécier » le vent de liberté qui s’est abattue sur la grammaire de nos aînés. Au point presque de détruire l’oeuvre de
Jules Ferry qui voulait, en généralisant la pratique scolaire de la grammaire, « unifier » l’orthographe au sein de la Nation. 
Hélas, il y a, sous notre latitude, autant de réformateurs que d’enseignants qui, sous prétexte d’intelligence, en oublient les règles de base et les fondamentaux. 
Aujourd’hui, si l’on en juge par les livres mis à disposition de nos chères têtes blondes, il est devenu iconoclaste de dire qu’un nom sert à nommer, qu’un pronom c’est « pour le nom » et que « un participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte si ce mot est placé avant ». Car c’est vouloir faire trop simple là où il est de bon ton de complexifier.
 

Les résultats sont là. Et les faits aussi, honteusement précis et tristement douloureux. 
Aujourd’hui, à la fin du CM2 (la dernière classe du cycle d'approfondissement qui précède l'entrée
au collège) en France, le quart des élèves ne sait pas lire. Et la majorité d’entre eux ne maîtrise ni l’orthographe, ni la grammaire, ni les conjugaisons. Sans parler du reste. 
Il faut donc en finir une bonne fois pour toutes avec certains idéologues qui professent que c’est « l’élève qui construit lui-même ses savoirs ». Car, faute de structures pour eux-mêmes, ces « éducateurs » inversent les facteurs pour les autres. 
Le linguiste Alain Bentolila les connaît bien pour les avoir déjà dénoncés depuis de longues années. Il sait tout le mal qu’ont pu causer tous ceux qui font des « rappeurs » de nouveaux Baudelaire, s’émerveillent devant la pseudo-culture des cités et le langage « fleuri » des quartiers.
La grammaire, la simple grammaire, celle des débutants et des laborieux, celle des besogneux et des méritants, celle de nos pères et de nos enfants, attend un peu plus de... vertu.
 

 
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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 08:09

Après avoir tué la croissance, en maintenant des taux d’intérêt élevés, la Banque Centrale Européenne est désormais en train de tuer l’épargne. Elle vient en effet d’abaisser de nouveau ses taux directeurs, pour la deuxième fois en un mois. Ainsi, après avoir empêché les consommateurs d’emprunter, pour éviter l’inflation, elle veut les contraindre désormais à dépenser pour combattre la récession. Ce qui, finalement, reviendra à leur faire payer deux fois la crise des subprimes. : d’abord en contraignant les Etats à « puiser » dans leurs impôts pour venir à l’aide des marchés et renflouer les banques, puis en « ruinant » la rémunération des petits épargnants pour réduire la dette des mêmes banques. Cette vision purement « mécanique » de l’économie et ultra-capitaliste, puisqu’elle vise uniquement à protéger les lobbies financiers et l’actionnariat bancaire, est désastreuse à plus d’un titre. Elle démontre, s’il en était encore besoin, que notre système de société ne sera jamais vertueux et qu’il tendra toujours à protéger les plus riches. Pire encore, elle conforte l’idée d’une irresponsabilité complète des donneurs d’ordre contre qui l’on attend toujours vainement quelques sanctions.

On croyait que la BCE n'avait de raison d'être que pour sauver l'Europe des citoyens en stabilisant les monnaies. Or elle n'existe que pour sauver la monnaie en stabilisant les banques d'Europe.
Décidément, « Keynes » se fait attendre et la régulation des marchés prend du retard. L’urgence d’un code de conduite s’impose chaque jour un peu plus. Mais, avec ce nouveau coup de la BCE, tout semble indiquer qu’il ne sera adopté que lorsque les banques seront enfin sorties d'affaire et leur « dette » effacée par l’effondrement du taux de l’épargne. Bref, chaque jour coûte un peu plus cher au particulier, aux petits entreprises, aux salariés et un peu moins au secteur financier.

Sauf que c’est sans doute faire une grossière erreur historique que de croire que ce sont les banques seules qui pourront relancer la croissance et la… société.
Jean-Paul BUSNEL

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 14:44

« Je n’arrête pas de naviguer, mais je ne sais pas ce que je ferai après ». Norbert Sedlacek fait partie de ces quelques « petits budgets » et sans-grades qui, le 9 novembre prochain, s’élanceront sans complexe, comme les autres skippers plus célèbres, à l’assaut de l’Everest des mers. L’Autrichien du « Vendée Globe » sait bien qu’il n’a aucune chance de gagner, mais, à la barre de son vieux Nauticsport Kapsch, le premier 60 pieds autrichien, il « veut » boucler son tour du Monde. Q’importe son classement et le nombre de jours. C’est pour lui une question d’ « aboutissement ».

L’ancien conducteur du métro de Vienne a déjà été le premier Autrichien à effectuer le tour de l’Antarctique à la voile. A l’énergie, comme la première fois où il avait fait le tour du monde en construisant son bateau. Aussi, sept ans après, et fort d’une première expérience avortée dans le Vendée Globe 2004 pour cause d’avarie de quille, il pense être enfin prêt pour réaliser son rêve. Sa notoriété ayant grandi au pays, plus d’ailleurs sous la rubrique « aventure » que sous la rubrique « sport », il a eu moins de soucis pour boucler son budget de 750.000 euros. Et, aujourd’hui, il attend sereinement les dernières vérifications et l’heure du départ sur les pontons de Port-Olona. Sans impatience, mais avec détermination. « Je ne crains pas la solitude » dit-il « car au bout de trois semaines de mer, on se sent bien et on prend ses habitudes ». Norbert Sedlacek profitera aussi de ses quelques temps libres pour perfectionner son parler français. « J’ai emmené un dictionnaire, des cassettes et un logiciel interactif pour bien prendre l’accent ». Il pensera aussi sûrement à son fils qui reviendra de Tahiti à la barre de son « Oasis III » et qu’il croisera peut-être au cap Horn.

Pourtant, on cherche en vain les  photos de famille dans son carré. Mais rien, à part un autocollant de sa mascotte. « Il y a 100% d’humidité dans le bateau après trois semaines de mer . Tout serait vite abîmé ». Il est vrai que l’aluminium condense beaucoup. Alors Norbert Sedlacek garde ses portraits chéris dans son ordinateur. Et dans son cœur.

Mardi dernier, il est allée faire quelques courses aux Sables-d’Olonne et a ramené quatre petites bouteilles de Champagne et quatre petites bouteilles de vin rouge. « Ce sera pour marquer les étapes » dit-il. « Une bouteille pour fêter le passage de l’Equateur. Une autre pour Noël. Une pour la nouvelle année ». Une quatrième sera également débouchée pour fêter son anniversaire, le 27 janvier prochain. « Une autre pour le Cap Horn », poursuit-il avant d’enchaîner « une pour le retour à l’Equateur et, enfin, une grande pour l’arrivée aux Sables-d’Olonne ». Quant à la huitième, celle dont il n’a pas encore parlé, « elle sera pour les jours de grande déprime ou d’incident ». Dans ces moments-là, qu’on lui souhaite rares, il écoutera aussi sa musique à fond, hard-rock et heavy métal au programme. Sinon, si la mer lui en laisse le loisir, l’homme se laissera volontiers bercer par de la musique classique ou, mieux encore, « par Dido et Madonna ».

Question nourriture, Norbert ne compte pas profiter de la course pour faire de la grande cuisine. Il adore les céréales très énergétiques que l’on consomme au petit-déjeuner. « Je pars aussi avec 40 kg de pâtes chinoises ». « Et avec toutes les épices ». Histoire de se mitonner des pâtes à toutes les sauces. Le skipper autrichien redevient néanmoins sérieux quand il évoque les passages difficiles et, notamment, les icebergs et les glaces flottantes. Il se méfie beaucoup de ces rencontres brutales précédées parfois d’un brouillard à couper au couteau. « Tout change et peut changer très vite autour de soi ». Mais chaque jour sa peine. Et, pour l’heure, il faut d’abord ranger les voiles. Quant à son avenir…, tant sur mer que sur terre, il est encore trop tôt pour y penser. On en reparlera peut-être après les « 110 ou 120 jours » qu’il compte mettre pour « boucler la boucle » dit-il avec un large sourire.

Jean-Paul Busnel

Article paru dans "Le Courrier du Vietnam" du 24 octobre 2008
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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 09:22

Alex Thomson faisait un peu grise mine, samedi, au milieu des skippers du Vendée Globe lors de la journée inaugurale. Eperonné par un chalutier vendredi matin peu avant son entrée au port des Sables-d’Olonne et démâté, il espère malgré tout pouvoir prendre le départ de la course dans trois semaines. En attendant, les pontons ont été pris d’assaut par les visiteurs en quête de sensations et de souvenirs, appareil photo numérique en mains. Désormais, place aux derniers réglages et à la gestion de l’avitaillement. En attendant de faire place à l’aventure, cette « longue Route » qui, jadis, sur la route du Golden Globe Challenge, l’ancêtre du Vendée Globe, fit de Bernard Moitessier un marin de légende pour l’éternité. Mais personne n’en voudra aux navigateurs de cette sixième édition de ne pas savoir ce qu’ils doivent à celui qui, natif de Hanoï,  tira ses premiers bords dans le golfe de Siam. Sauf si, comme lui, ils cherchent la route de Tamassou au milieu des étoiles.

Le soleil, quant à lui, brillait de mille feux sur Les Sables-d’Olonne quand, samedi matin, le Président du Conseil général de la Vendée, Philippe de Villiers, a présenté les skippers à la foule. Pourtant, la mésaventure d’Alex Thomson, la veille, aurait pu refroidir quelque peu l’atmosphère. Reste que la volonté farouche du skipper et de son équipe de réparer le bateau force l’admiration de tous. Enfin, la solidarité exprimée par les autres concurrents qui, spontanément, ont proposé un mât de rechange, a encore ajouté à la légende de la course.

Mais « Hugo Boss » et sa magnifique « robe noire » manquaient quand même sur les pontons. Isolé du reste de la flotte et amarré à l’écart des curieux dans le petit port de commerce sablais, il est maintenant entre les mains des experts et des réparateurs.

A quelques encablures, Port-Olona n’avait cure de toutes ces préoccupations. Le port de plaisance était noir de monde et il y avait comme une ambiance de Grand prix automobile, avec groupies et fanfares, calicots et drapeaux. Chaque visiteur pouvait ainsi approcher de près, et en toute simplicité, ces conquérants de l’Everest des mers. Les bateaux étaient pavoisés et décorés et l’heure était à la détente. Même si, désormais, le compte à rebours officiel a débuté.

Enfin, samedi soir, peu après l’inauguration de l’exposition de Titouan Lamazou, les milliers de visiteurs ont pu assister à un spectacle son et lumière dans l’enceinte du port, avec les bateaux du Vendée Globe pour témoins. Et chaque soir, il en sera de même jusqu’à la veille du départ.

Dès ce lundi, l’ambiance sera, si l’on peut dire, un peu plus « studieuse ». Nombre de skippers, tel Yann Eliès avec l’école Sainte-Anne de l’Ile-d’Olonne, ont rendez-vous avec les enfants des écoles de la région qui, chacune à leur tour, viendront les interviewer. C’est désormais une tradition qui fait des petits Vendéens des reporters et des navigateurs en herbe. Décidément, la relève est bien assurée…
Jean-Paul Busnel
Article pour "Le Courrier du Vietnam"

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 18:19

Il y a quand même quelque indécence à qualifier « d’incident » de marché une perte de 600 millions d’euros en cette période de crise. Certes, on comprend bien l’intention de la Caisse d’Epargne. On sent bien qu’elle veut à la fois rassurer et minimiser, rassurer ses clients et minimiser l’aléa au regard de son niveau de fonds propres de plus de 20 milliards d’euros. On voit bien aussi qu’elle veut se différencier de récentes pratiques concurrentes et concurrentielles. Mais l’on ne peut également s’empêcher de penser qu’elle cherche à « dissimuler » une incontestable faute professionnelle. En jouant sur les mots. Ce qui, désormais, ne trompe plus personne. Car, à force d’avaler des « couleuvres, le Français s’en laisse de moins en moins conter.

Etonnant, finalement, cette pratique bancaire qui, dans un cas, désigne un bouc émissaire et, dans l’autre, veut faire passer une « faillite » pour une broutille. Ce qui, dans l’un et l’autre des cas, démontre par l’absurde que l’établissement est soit mal dirigé, soit mal géré, et assurément mal contrôlé. Quant à la communication, elle est soit déficiente – aucune information sur le portail du site internet – soit indigente puisque le communiqué ne comporte aucune excuse. Alors que les 600 millions d’euros « manqueront » sûrement quelque part, que ce soit dans la poche des clients, dans celle des actionnaires ou dans celle des… salariés.

Aujourd’hui, la technique du « jargon professionnel », qui n’appelle plus un chat un chat,  ne fonctionne plus auprès du grand public. Elle énerve plus qu’elle ne convainc. Elle suscite l’indignation plus que la confiance. Il est vrai que, depuis une quinzaine d’années, la société française a multiplié les dérives de tous ordres, tant dans le domaine professionnel que social. Mais s’il n’est pas trop grave de ne plus parler de balayeurs, mais de techniciens de surface, il en est tout autrement de l’hypocrisie qui consiste à évoquer un « plan de sauvegarde de l’emploi » quand on procède à des licenciements. A chiffrer encore la croissance alors que l’on nage déjà en pleine récession sans même l'avouer.

Certes, le langage de « vérité » fait peur. Mais à vouloir inverser l’effet-miroir, plus personne ne croit plus personne et la société se fige dans l’ignorance, l’incompréhension et la violence. Bref, elle perd toute ses... valeurs.

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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 19:37

Toutes les « femmes du Monde » seront, dès samedi prochain, toutes proches des pontons du Vendée Globe, cette course au large en solitaire et sans escale autour du monde qui partira de France le 9 novembre prochain. Le vainqueur de la première édition en 1990, Titouan Lamazou, revenu de la voile à la toile avec autant de bonheur, exposera en effet ses œuvres au musée de l’Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne, quatrième musée d’art contemporain de France. Et toutes « ses » femmes resteront sur place le temps de la course, peut-être même jusqu’à l’arrivée du vainqueur en février prochain.

Cet « artiste pour la paix », tel que l’a nommé l’Unesco, jadis équipier d’Yvon Fauconnier puis d’Eric Tabarly, porte un œil chaleureux sur toutes les femmes qu’il a rencontrées. Il a su, mieux que quiconque, par ses dessins, ses couleurs ou ses photographies, « raconter » leur histoire, sublimer leurs « souffrances » et exprimer leur beauté. On trouve ainsi, intimement mêlés, ministre et paysanne, ouvrière et aventurière dans une même expo qui respire la vie et l’authenticité. Et, partout, les « femmes du Monde » de Titouan Lamazou ont « enchanté » les visiteurs, que ce soit au musée du Louvre, à Paris, à la galerie nationale de Djakarta avec les « femmes d’Indonésie » ou, plus récemment, au musée de l’Homme à Paris, le tout avec un sentiment d’infinie tendresse.

Samedi prochain, les seules femmes qui ne seront pas dans l’exposition seront sur les pontons ou sur les bateaux, au milieu des loups de mer et des touristes, des personnalités et des curieux, des amoureux du large ou de la technique. Elles « navigueront » entre safrans et haubans, trinquette et génois, et auront pour prénoms Martine, Dee, Samantha, Hanh Dung ou Joan. Elles se faufileront avec aisance parmi les badauds, faisant parler d’elles au-delà des mers et des océans, au-delà des frontières et des petites mesquineries. Enfin, elles porteront, aidées par les mouettes et tout ce que l’univers compte de messagers ailés, cet espoir qu’un jour toutes les femmes du Monde auront les mêmes droits d’humanité et de « cité ».

Aujourd’hui, presque tous les concurrents du Vendée globe ont fixé leurs amarres aux Sables-d’Olonne. Et, avec eux, trois semaines avant le grand départ, chacun d’entre nous, femmes et hommes de bonne volonté, peut rêver d’horizons meilleurs.

          Jean-Paul BUSNEL

 Article paru dans "Le Courrier du Vietnam" du 15 octobre 2008

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